Au début du XXème siècle, quelques femmes étaient des pionnières de l’automobile, parmi lesquelles Madame Inès Decourcelle, la première femme chauffeur de taxi à Paris.
Car si les femmes ont conduit des voitures dès leur apparition, le métier de taxi était longtemps le domaine un peu réservé de la gente masculine.
Madame Decourcelle.
Ce sont trois femmes décidées à mettre fin à ce monopole qui se sont inscrites dès 1906 pour avoir l’autorisation de circuler dans la capitale française.
Si Madame Dufaut-Charnier a obtenu son diplôme dès février 1907, Madame Inès Decourcelle est censée être la première à recevoir sa licence de taxi complète en avril 1908, ce qui fait d’elle la première femme chauffeur de taxi à Paris de l’histoire.
Un titre qui ne la fait pas figurer malgré tout parmi ces femmes qui ont changé le monde et qui a fait débat à l’époque puisqu’une autre femme, Mademoiselle Gaby Pohlen, a vertement réagi de voir des cartes postales désignant Decourcelle comme la première femme chauffeur. Elle s’estimait mériter ce titre puisque conduisant depuis 1902 selon le Motor-Car Journal de 1908.
Elle a écrit au quotidien Le Journal qui avait publié un article sur Inès Decourcelle pour revendiquer être la vraie première. Le quotidien a alors coupé court à la polémique en publiant un portrait de ces deux chauffeuses parisiennes.
Quand bien même Pohlen a obtenu son permis de conduire un taxi motorisé en 1908, le problème était d’être embauchée par une compagnie, ce qu’elle a réussi à faire après plusieurs refus.
Difficile de savoir laquelle des deux a été embauchée en premier et est devenue la première femme chauffeur de taxi à Paris.
Les médias, et les imprimeurs de cartes postales (faiseurs de célébrités à cette époque comme Clémentine Delait, la femme à barbe des Vosges), ont finalement donné comme titre à Inès Decourcelle celui de la première femme à obtenir les « diplômes » de cochère à chevaux et de chauffeuse à moteur ».
Madame Decourcelle et son taxi.
Les termes de cochère, signifiant également une porte d’immeuble, et de chauffeuse, évoquant un fauteuil sans accoudoir, ou même chaufferesse ont fini par disparaître au profit du terme générique chauffeur.
La rivalité pour le titre de première femme chauffeur de taxi à Paris est oubliée depuis longue date et l’histoire a manifestement retenue Madame Inès Decourcelle à cette place symbolique.
Via Openculture.
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