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Bessie Stringfield la reine noire de la moto de Miami des années 50

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Dans les années 1930 et 1950, les routes américaines n’étaient pas exactement accueillantes pour une jeune femme noire. Et pourtant, une motarde intrépide allait marquer l’histoire en défiant les conventions, les préjugés et les kilomètres : Bessie Stringfield, surnommée “la Reine de la moto de Miami”.

Portrait d’une pionnière de la route, aussi libre que son moteur pouvait rugir.

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Harley Davidson 30-DL Flathead de 1930. Crédit photo pilot_micha (CC BY-NC 2.0).

Une jeunesse sous le signe de la liberté

Née en 1911 en Jamaïque (selon les archives) et élevée aux États-Unis, Bessie Stringfield n’avait rien d’ordinaire. À 16 ans, alors que beaucoup de jeunes filles apprenaient la broderie, elle préféra s’acheter… sa première moto. Une Indian Scout de 1928 qu’elle apprendra seule à conduire.

Coup de foudre immédiat : pour elle, la moto n’était pas un simple moyen de transport, mais une arme de liberté. Et pas question de s’arrêter au coin de la rue : son rêve était d’avaler les routes américaines. Elle passera ensuite rapidement à une Harley Davidson, la première des 27 qu’elle aura au long de sa longue carrière de motarde.

Because of her, we can

Une femme noire sur les routes ségrégationnistes

À une époque où les États-Unis vivaient encore sous la ségrégation raciale, les voyages de Bessie étaient un véritable acte de courage.

Les motel “Whites Only” lui refusaient l’entrée ? Elle dormait directement sur sa moto, dans des champs ou des jardins, enroulée dans son blouson de cuir. Les regards désapprobateurs ? Elle les balayait d’un coup d’accélérateur.

La moto était son passeport vers une liberté que la société voulait lui refuser. Elle traversa ainsi les 48 États de l’époque, puis l’Europe, le Brésil et Haïti, sans jamais céder aux intimidations.

La moto, un art de vivre (et parfois un gagne-pain)

Bessie ne se contentait pas de rouler. Elle gagnait sa vie en faisant des shows de moto, exécutant des acrobaties qui faisaient frissonner les foules. Imaginez une jeune femme noire, dans les années 30, qui se cabre sur une Harley devant un public médusé. Elle s’est toutefois vu déchue des victoires des courses de moto lorsque les organisateurs se sont aperçus qu’elle était une femme.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle servit aussi comme coursière pour l’armée américaine, parcourant des milliers de kilomètres pour livrer du courrier militaire (pas d’espionnage comme la mystérieuse agent 355). Là encore, un exploit dans une armée encore marquée par la ségrégation.

Bessie Stringfield

La Reine de Miami

Dans les années 1950, Bessie s’installe à Miami. Et là, sa légende prend une autre dimension. Elle fonde une école de moto, formant aussi bien des hommes que des femmes et elle devient une figure respectée de la communauté motarde locale.

Les médias finissent par lui donner son surnom mythique : “The Motorcycle Queen of Miami”.

Héritage et reconnaissance tardive

Longtemps ignorée par les livres d’histoire, Bessie Stringfield est aujourd’hui reconnue comme une pionnière.
• En 2000, elle est intronisée au Motorcycle Hall of Fame.
• Des documentaires et articles lui sont désormais consacrés.
• Son nom est devenu un symbole : celui d’une femme noire qui a pris le guidon de sa vie à une époque où tout semblait l’en empêcher.
• En l’hommage de cette femme exceptionnelle, la American Motorcyclist Association a créé le Bessie Stringfield Memorial Award pour récompenser les motardes en 2000.

Mariée et divorcée 6 fois, elle n’aura pas eu d’enfants suite à 3 bébés perdus avec son premier époux. Son troisième mari, Arthur Stringfield, lui demandera de garder son nom car il estimait que ça le rendait célèbre.

Et si elle voyait aujourd’hui des motardes parcourir librement les routes, nul doute qu’elle aurait un sourire satisfait derrière son casque.

bessie stringfield motorcycle queen of miami

Bessie Stringfield, une histoire inspirante

Bessie n’était pas seulement une motarde téméraire. Elle était une rebelle poétique, une pionnière qui a osé dire : “Je veux être libre, et ma moto sera mon cheval de bataille.”

Dans un monde où l’on parle beaucoup de “briser les plafonds de verre”, elle, elle a préféré casser l’asphalte.

Bessie est décédée à l’âge de 82 ans en 1993 mais son courage et sa détermination restent une source d’inspiration pour beaucoup.

Sources pour aller plus loin

Womens History
Motorcycle Museum
Harley Davidson
NY Times

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1 commentaire pour “Bessie Stringfield la reine noire de la moto de Miami des années 50”

  1. Retour de ping : Le démontage intégral d'une moto Harley Davidson de 1974 [video] - 2Tout2Rien

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