Le xylaire polymorphe ou champignon doigt du diable

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Le xylaire polymorphe (Xylaria polymorpha) est un champignon à l’allure diabolique surnommé champignon doigt du diable, mains des morts ou encore doigt de l’homme mort, dead man’s finger chez les anglo-saxons.

Il s’agit d’un champignon lignicole de la famille des Xylariaceae que l’on peut trouver dans les forêts de feuillus d’Amérique, d’Europe ou d’Asie. Comme tous les champignons saprophytes, il se nourrit de bois mort, participant ainsi activement à la décomposition de la matière organique.

Le champignon doigt du diable, un physique effrayant

Si généralement le xylaire polymorphe se présente sous la forme d’une structure verticale, généralement de couleur noire à brun foncé, ressemblant à une souche d’arbre carbonisée et lui valant aussi le surnom de champignon du charbon, dans certains cas il peut adopter des apparences étranges et surprenantes ressemblant à des coraux ou des doigts noueux.

C’est son apparence de doigt, ou de main quand il y a plusieurs spécimens accolés, qui lui vaut son appellation de champignon doigt du diable ou doigt de l’homme mort. Un surnom moins sympathique que par exemple celui de Citrus medica var. sarcodactylis, la main de Bouddha.

Il semble parfois surgir de terre tel le membre d’un zombie, poussant en fait à partir d’une branche enterrée.

Sa couleur noirâtre avec un sommet plus clair n’aide pas bien sûr à sa réputation.

Le xylaire polymorphe, un acteur écologique essentiel

Malgré leurs aspects zombiesques moins engageant que ceux des entolomes de Hochstetter, ces jolis champignons bleu ciel, les mains des morts jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes forestiers.

Décomposant le bois mort, ce champignon recycle des éléments nutritifs dans la forêt et libère des nutriments essentiels pour d’autres organismes.

Il entretient également une relation symbiotique avec certaines espèces d’arbres. Le champignon aide l’arbre à absorber des nutriments essentiels du sol comme le phosphore, en échange de composés organiques produits par l’arbre.

Il joue également un rôle dans la régulation des populations d’insectes, en particulier des coléoptères xylophages qui se nourrissent de bois en décomposition. En fournissant un habitat pour de nombreuses espèces d’insectes, il contribue à la diversité biologique des forêts.

Une reproduction complexe

Le cycle de vie du xylaire polymorphe commence avec la libération des spores du champignon qui sont dispersées par le vent et autres. Lorsque les spores atterrissent sur un substrat approprié, elles germent pour former un réseau de filaments appelé mycélium.

Le mycélium se développe à l’intérieur du bois en décomposition, se nourrissant de la matière organique présente. Au fur et à mesure de sa croissance, il peut former des structures asexuées appelées stromas, qui servent de réservoirs de spores. Lorsque les conditions sont optimales, le champignon produit des spores sexuées qui peuvent être libérées pour coloniser de nouveaux substrats.

La reproduction du champignon doigt du diable est donc complexe, combinant à la fois la reproduction asexuée par le biais du mycélium et la reproduction sexuée par la formation de spores, lui permettant ainsi de s’adapter à différents environnements.

Conservation

Le xylaire polymorphe n’est pas comestible malgré son odeur de noix de coco.

Il n’est donc pas menacé par la cueillette, mais comme de nombreuses espèces animales et végétales la préservation des forêts joue un rôle critique sur les populations de ce champignon.