La comtesse Élisabeth Greffulhe (11 juillet 1860 – 21 août 1952), Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay, était une mondaine française issue de la noblesse belge et française, connue pour sa beauté et son salon culturel.
Elle est née à Paris, fille de Joseph de Riquet de Caraman, 18e prince de Chimay (1836–1892) et de son épouse, Marie de Montesquiou-Fézensac (1834–1884). Par l’intermédiaire de son père, elle était une petite-fille de Teresa Cabarrús, l’une des dirigeantes de la vie sociale parisienne sous le Directoire, et une arrière-petite-fille de la mémorialiste Émilie Pellapra, qui prétendait être une fille de Napoléon.
La comtesse entretenait une grande affection pour son cousin, l’exquis esthète le comte Robert de Montesquiou, qui l’a mis en contact avec la crème de la société parisienne, qu’elle recevait régulièrement dans son salon de la rue d’Astorg. Il décrivait ses yeux comme des « lucioles noires », leur couleur était inhabituelle comme l’avait remarqué Mina Curtiss qui expliquait que ses yeux ressemblaient à « des pétales teintés de brun violet foncé d’une pensée rarement vue ».
Elle a épousé Henri, comte Greffulhe (1848–1932), d’une famille belge de banquiers, le 28 septembre 1881. C’était un homme infidèle et colérique. Ils eurent une fille, Élaine (1882-1958), qui a épousé Armand, 12e duc de Gramont, demi-frère de la duchesse de Clermont-Tonnerre, écrivaine ouvertement bisexuelle. Celle-ci écrivait à propos d’Élisabeth :
« La comtesse Greffulhe est toujours belle et toujours autre part. Mais ce serait une erreur de penser que sa vie n’était que la poursuite du plaisir (…) non seulement elle est belle, mais c’est une dame. Préférant l’intimité de sa maison de la rue d’Astorg et de Bois-Boudran à la campagne, la comtesse Greffulhe ne dînait jamais qu’à l’ambassade d’Angleterre. Quand Edouard VII est venu à Paris, il a dîné de manière informelle chez elle. Après une jeunesse restreinte (…) elle s’attache à attirer musiciens, érudits. » Edouard VII lui, dans sa jeunesse, préférait toutefois des endroits plus cosy en galante compagnie comme celle de Lillie Langtry.
La comtesse Élisabeth Greffulhe a contribué à faire connaître l’art de James Whistler et a activement promu des artistes tels qu’Auguste Rodin, Antonio de La Gandara et Gustave Moreau. Gabriel Fauré lui a dédié sa Pavane, qui a reçu sa première exécution complète, avec le chœur facultatif, lors d’une garden-party qu’elle a organisée au Bois de Boulogne. Elle était la marraine des Ballets russes de Sergei Diaghilev et a lancé une mode pour les courses de lévriers. Passionnée de science, elle a aidé Marie Curie (un de ces femmes exceptionnelles qui ont changé le monde) à financer la création de l’Institut du Radium, et Édouard Branly à poursuivre ses recherches sur la transmission radio et les systèmes télémécaniques.
Elle a été l’une des principales sources d’inspiration du personnage de la duchesse de Guermantes dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust avec lequel elle a eu une relation un peu complexe . Son époux, le comte Greffulhe, était l’inspirateur quasi unique du personnage du duc de Guermantes. Une biographie récente démontre – s’appuyant notamment sur des recherches dans les cahiers de brouillons de l’auteur – que la comtesse Élisabeth Greffulhe et sa famille, qui ont inspiré plusieurs personnages d’À la recherche du temps perdu, ont joué un rôle majeur dans la genèse de l’ouvrage et dans la découverte du nom « magique » de Guermantes.
Comme pour certains portraits de Sarah Bernhardt, voici quelques portraits de la comtesse Élisabeth Greffulhe, figure de la Belle Epoque, dont certains ont été pris par Nadar (Félix Tournachon) avec lequel elle a étudié la photographie:
Via Vintage Every Day.
Plus d’information sur la comtesse Élisabeth Greffulhe sur sa page Wikipédia ici.
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