Si ce surnom semble issu d’un jeu vidéo ou d’une série télévisée, l’ agent 355 a pourtant été celui d’une personne réelle, une espionne de la révolution américaine au XVIIème siècle.
Une activiste du côté des rebelles luttant contre l’empire britannique, un des premiers espions américains, dont l’identité reste toujours inconnue.
illustration d’un numéro de 1863 de Harper’s Weekly
Il faut dire qu’il ne reste de cette époque qu’une source la mentionnant, une lettre envoyée à George Washington, auréolant cette femme espion d’une légende pleine de mystère.
George Washington, à l’époque général en chef de l’armée continentale, avait constitué tout un réseau d’espions, le Culper Ring, auquel il donnait des instructions par courrier de sa propre main et qu’il rétribuait en or sans mentionner les destinataires sur ses livres de compte.
Le réseau était dirigé par Robert Townsend et Abraham Woodhull qui signaient respectivement leurs missives de Samuel Culper Jr et Samuel Culper Sr.
C’est dans une lettre de ce dernier que l’Agent 355 est mentionné comme « celle qui a toujours été utile à cette correspondance ».
Un agent à l’identité inconnue mais qui semblait avoir un certain degré d’importance sociale et vivre à New York.
Un profil qui correspondrait à Anna Strong, une voisine de Woodhull ayant aidé les révolutionnaires à attaquer des barges en fournissant leur emplacement grâce à un code composé avec un jupon et des mouchoirs.
Anna était la femme de Selah Strong, capitaine de la milice de New York , qui a été arrêté et emprisonné sur le HMS Jersey en 1778 et qu’elle a réussi à faire libérer en exerçant de nombreuses pressions. Une fois libéré, Selah et ses enfants sont retirés dans le Connecticut alors que Anna est resté à Long Island. Peut être pour continuer à fournir des informations.
D’autres historiens suspectent l’ agent 355 d’être la femme de Robert Townsend, une femme ayant permis l’arrestation de John André le chef des services secrets britanniques et qui aurait accouché d’un enfant baptisé Robert Townsend Jr sur le même HMS Jersey avant de décéder. Une théorie battue en bêche par le fait que les femmes n’étaient normalement pas incarcérées sur ce navire.
Les soeurs, respectivement de Robert Townsend et Abraham Woodhull, Sarah Townsend et Mary Underhill, sont également de bonnes candidates à être ce mystérieux agent 355. Mary hébergeant son frère dans sa pension de Manhattan et Sarah fournissant des informations pour la capture de John André.
Une autre protagoniste, Elizabeth Burgin, est également citée. Cette veuve et mère de 3 enfants était impliquée dans un projet d’évasion de prisonnier. Un projet déjoué et Burgin a du prendre la fuite après avoir été dénoncée.
Le mystère de l’identité de cette espionne, bien qu’elle pourrait figurer dans ces femmes exceptionnelles qui ont changé le monde, demeure ainsi que le rôle qu’elle a pu jouer dans cette révolution, les trop maigres documents d’époque perpétueront le secret.
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