Parmi les nombreuses antilopes qui peuplent le sud du continent africain, certaines sont bruyantes, d’autres flamboyantes… et puis il y a le nyala, Tragelaphus angasii pour les intimes. Élégant, réservé, fin gourmet et amateur de forêts denses, ce cousin stylé du koudou et du guib harnaché cultive le mystère derrière ses cornes spiralées et sa robe en dégradé subtil.
Mais ne vous fiez pas à ses allures de dandy du bush : sous ses poils se cache un champion de l’adaptation, un as de la discrétion, et un modèle de gestion durable de la faune.
Crédit photo Arno Meintjes (CC BY-NC-SA 2.0).
Une antilope au dimorphisme sexuel spectaculaire
Cette espèce de bovidé a été baptisée Tragelaphus angasii en 1849 par George French Angas en hommage à son père George Fife Angas. Le nom commun « nyala » vient du tsonga, langue bantoue du sud du continent.
Le nyala présente l’un des plus forts dimorphismes sexuels chez les antilopes : un mâle peut peser jusqu’à 170 % du poids d’une femelle. Si les femelles présentent un pelage brun-roux avec des rayures blanches verticales, les mâle arborent une robe gris anthracite avec une touffe de poils sur la gorge et le dos et des cornes en spirale (jusqu’à 83 cm).
Crédit photo ludwigendres.
• Taille : 1,30 à 2 m de long, 0,80 à 1,20 m au garrot.
• Poids : 55 à 140 kg selon le sexe.
• Pelage : Les mâles arborent un pelage brun ardoisé à noirâtre avec des rayures blanches verticales, tandis que les femelles sont d’un brun rougeâtre.
• Cornes : Seuls les mâles possèdent des cornes spiralées pouvant mesurer jusqu’à 80 cm.
• Espérance de vie : Environ 10 ans dans la nature, jusqu’à 20 ans en captivité.
Crédit photo Bernard DUPONT (CC BY-SA 2.0).
A noter que son cousin le Nyala de montagne (Tragelaphus buxtoni), espèce endémique d’Ethipie, lui ressemble beaucoup même si ce dernier a des cornes et une allure rappelant le grand Koudou.
Nyala de montagne – Crédit photo Giedriius.
Habitat et régime alimentaire
Le nyala vit principalement dans les forêts denses, les savanes arborées et les prairies tropicales humides, toujours à proximité d’un point d’eau. Son aire de répartition couvre l’Afrique du Sud, le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe. Il a été introduit au Botswana et en Namibie, et réintroduit en Eswatini.
C’est est un herbivore, frugivore et folivore. Son régime alimentaire se compose principalement de feuilles, de bourgeons, d’écorces, de fruits et d’herbes fraîches, surtout pendant la saison des pluies.
Crédit photo Charles J. Sharp (CC BY-SA 4.0).
Comportement et reproduction
• Mode de vie : plutôt discret, crépusculaire et parfois nocturne, il change son rythme selon les saisons. Il préfère se camoufler dans la végétation dense pour échapper aux prédateurs.
• Organisation sociale : les femelles vivent en petits groupes familiaux. Les mâles, eux, sont généralement solitaires et ne se confrontent que pour la reproduction.
• Communication : le nyala « aboie » pour alerter ses congénères et reste toujours à l’écoute des signaux d’alerte d’autres espèces.
• Reproduction : La reproduction peut avoir lieu toute l’année, avec des pics en automne et au printemps. La gestation dure environ 7 à 8,5 mois, et la femelle donne généralement naissance à un seul petit qui reste caché une dizaine de jours après la naissance.
Crédit photo pngstudio.
Prédateurs et menaces
Ses ennemis naturels ? Lions, léopards, hyènes, lycaons… Les jeunes doivent aussi se méfier des babouins et rapaces. L’homme, bien sûr, représente une menace : braconnage, perte d’habitat, maladies transmises par le bétail.
Heureusement, près de 80 % des nyalas vivent aujourd’hui dans des réserves ou sur des terres privées, et leur statut de conservation est classé Préoccupation mineure selon l’UICN. La pipulation est estimée entre 20 000 et 36 500 individus à l’état sauvage, avec une tendance stable ou en légère augmentation.
Crédit photo Andreas Göllner.
Un modèle de gestion durable
Le nyala est une espèce phare pour la chasse durable et l’éco-tourisme. Il joue un rôle essentiel dans la valorisation économique de la biodiversité locale, encourageant les communautés à protéger leur habitat plutôt que de le convertir.
C’est une espèce emblématique des savanes et forêts africaines, dont la population reste stable grâce à une gestion adaptée.
Crédit photo Bernard DUPONT (CC BY-SA 2.0).
Vidéo de nyala
Toutefois moins élégants que la gazelle girafe, voici une vidéo montrant deux mâles Nyala dans une sorte de danse ou de parade très lente:
Sources pour aller plus loin
• Britannica
• SANBI Red List
• Wikipedia
• Ultimate Ungulate
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