La mante dragon, Stenophylla lobivertex, est une espèce de mante rare du Pérou ressemblant à une feuille.
C’est l’une des trois espèces du genre Stenophylla, un insecte mesurant quelques 40 mm de long.
Stenophylla lobivertex par Antonio Agudelo (CC BY-NC 4.0).
Son apparence de feuille morte lui procure un excellent camouflage, lui permettant d’approcher ses proies favorites comme les papillons et aussi de se dissimuler aux prédateurs potentiels.
Ce n’est pas la seule espèce de mante à jouer les feuilles, d’autres espèces comme Deroplatys lobata utilisent ce type de camouflage.
Stenophylla lobivertex par César Favacho (CC BY-NC 4.0).
Si dans la jungle péruvienne où elle vit naturellement elle est prise pour un végétal, à la regarder de près certains lui trouvent des airs de dragon, d’où son nom de mante dragon.
Stenophylla lobivertex par veronica02 (CC BY-NC 4.0).
Evidemment, elle ne crache pas du feu mais elle possède toutefois un super pouvoir: les femelles peuvent gonfler une glande à phéromone, une sorte de ballon vert en forme de Y pour attirer les mâles.
La glande à phéromone gonflable de Stenophylla lobivertex (illustré) peut être très efficace pour diffuser des signaux chimiques dans toute la forêt tropicale. CHRISTIAN J. SCHWARZ (CC-BY 4.0)
Cette particularité a été découverte par une équipe de chercheurs, pensant au départ à un parasite sortant de la mante à l’instar d’un ver nématomorphe.
Selon Frank Glaw, co-auteur de l’étude publiée dans le Journal of Orthoptera Research:
Quand j’ai vu ces structures ressemblant à des asticots jaillir de l’arrière de la mante religieuse, j’ai d’abord immédiatement pensé à des parasites qui dévoreraient l’animal de l’intérieur, car ce n’est pas vraiment rare chez les insectes
Une mante femelle Stenophylla lobivertex est suspendue à une feuille, étendant sa glande à phéromone fourchue.CHRISTIAN J. SCHWARZ (CC-BY 4.0).
Cette glande une fois gonflée fait environ 6 mm de long pour 1 mm d’épaisseur pour chacune des branches du Y et a la propriété de luire dans l’obscurité.
En plus du côté visible, la glande est hautement modifiée pour produire des phéromones, des signaux chimiques qui aident les insectes femelles à attirer des partenaires.
Frank Glaw explique:
C’est une sorte d’application de rencontres chimiques dans la jungle
Stenophylla lobivertex par Dieter Schulten (CC BY-NC 4.0).
Cet organe existe probablement chez les deux autres espèce du genre Stenophylla mais cela reste à démontrer.
Si cette glande attire les mâles, rendant les femelles visibles et odorantes malgré leur camouflage sophistiqué, les mâles devraient toutefois rester prudent, les femelles mantes aimant à croquer les Don Juan après ou même pendant l’accouplement.
Stenophylla lobivertex par César Favacho (CC BY-NC 4.0).
Si la mante dragon est rare, des éleveurs ont toutefois réussi à la faire reproduire en captivité pour les amateurs de vivarium. Ele se plait avec des températures entre 24 et 30 °C dans une légère humidité. Le prix d’une mante dragon est toutefois relativement élevé, au-dessus d’une centaine d’euros.
Voici une vidéo d’une de ces mantes mâles:
Comportement de mante, découvrez également la danse défensive de la mante fleur.