Dans les eaux turquoise de Nouvelle-Zélande, une scène improbable digne d’un film de science-fiction a été capturée par des chercheurs de l’Université d’Auckland : un poulpe Māori juché sur la tête d’un requin mako, formant une créature hybride aussi réelle qu’étonnante. Son petit nom ? Sharktopus.
Oui, comme un monstre marin tout droit sorti d’un nanar de série B, sauf qu’ici, c’est la vraie vie et que les scientifiques ont aussi de l’humour.
Crédit photo Wednesday Davis / Université d’Auckland.
Un sharktopus, pour de vrai ?
La rencontre a eu lieu près de l’île de Kawau, dans le golfe de Hauraki. L’équipe de recherche, équipée de drones et de caméras subaquatiques, n’en a pas cru ses yeux : un Maori octopus (ou Octopus maorum, l’un des plus gros de la région) semblait littéralement chevaucher la tête d’un requin mako, le plus rapide de tous les squales.
Le tout a duré près de 10 minutes, durant lesquelles le poulpe semblait… tranquille. Replié sur lui-même, presque discret, il ne montrait aucun signe de panique. Le requin, quant à lui, nageait comme si de rien n’était. Étrange ballet marin, ou stratégie de camouflage évoluée ?
Comme les autres membres de son espèce, le mako possède des lignes latérales qui lui permettent de percevoir son environnement avec sensibilité (un des plus développés à ce niveau est probablement le requin marteau). Même si la pieuvre se recroquevillait en boule, peut-être pour éviter d’être repérée, le requin était probablement conscient de sa présence. Pourtant, il semblait parfaitement à l’aise avec son ami passager clandestin.
Une rencontre hautement improbable
Selon la biologiste Rochelle Constantine, présente sur le terrain, cette scène est totalement inattendue :
Il est illogique que ces deux animaux se retrouvent au même endroit, au même moment. »
Et encore moins que l’un grimpe sur l’autre. Le requin mako (Isurus oxyrinchus) préfère le grand large et les vitesses de pointe (jusqu’à 50 km/h), tandis que le poulpe Māori est un adepte des fonds rocheux, bien plus paisibles.
Alors que s’est-il passé ? Opportunisme ? Jeu ? Tactique de chasse ? Ou simple hasard farceur de Dame Nature ? Impossible à dire, mais les chercheurs restent bouche bée.
Le sharktopus : un symbole des mystères marins
Si cette scène est unique, elle témoigne surtout de la richesse des interactions sous-marines encore méconnues. Les scientifiques parlent de plus en plus d’ »interactions interspécifiques non conventionnelles », et cette histoire de sharktopus en est un parfait exemple.
Un cas d’école, même.
Et on ne vous parle pas ici d’un calamar mutant contre un requin mécanique : ce sharktopus version 100% naturelle nous rappelle que les océans regorgent de surprises… et de bizarreries bien réelles.
Le duo s’est éloigné des scientifiques et difficile de savoir comme cette histoire s’est terminée. Le requin a-t-il posé la pieuvre à son domicile comme un bon Uber marin ou l’a-t-il croqué alors qu’elle tentait de descendre en marche?
Sharktopus, en vidéo
Ce n’est pas un hybride surréaliste généré par IA, voici cette association entre un requin et une pieuvre en vidéo:
Sources
• Université de Auckland
• My Modern Met
• Wikipédia – Octopus_maorum
• Wikipédia – Mako
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les requins sont des prédateurs pour les pieuvres, ici, c’est pour lui échapper