Onychocerus albitarsis est appelé le scarabée scorpion, un coléoptère de la famille des Cerambycidae, les capricornes, qui possède un dard venineux au bout des antennes.
Un insecte qui fascine les entomologistes et dont le nom scientifique « albitarsis » fait référence aux bandes blanches distinctives présentes sur les pattes et le corps.
Le scarabée scorpion, petit mais piquant
Comme son cousin le scarabée tortue dorée, il ne mesure que de 10 et 25 millimètres de long mais possède au bout de ses antennes, comme d’autres Onychocerus, une espèce de griffe ou de dard. Il a été décrit pour la première fois en 1859 par le célèbre entomologiste anglais Francis Polkinghorne Pascoe.
A la différence toutefois de l’araignée-scorpion, l’inoffensive amblypyge, le scarabée scorpion est réellement doté d’un dard venimeux.
Sorte de convergence évolutive, cette espèce possède un canal jusqu’au crochet lié à des glandes à venin, un système similaire à celui du scorpion de l’espèce Leiurus quinquestriatus selon une étude de 2008 .
La convergence toutefois s’arrête là. Si la piqûre du scorpion peut être mortelle pour l’homme, la piqûre du scarabée scorpion ne provoque qu’une légère inflammation semblable à une piqûre d’abeille.
Les cas rapportés de piqûre de cet insecte sur l’homme sont très rares et on ne sait encore rien de la toxine qu’il injecte par le dard de ses antennes. Dans le cas d’une femme brésilienne piquée par Onychocerus albitarsis, une douleur très vive, ainsi que des rougeurs et des démangeaisons autour de la zone de piqûre durant 24 heures ont été rapportées tandis que dans le cas d’un homme de Sao Paolo, les symptômes ont disparu peu de temps après la piqûre. Un expérience qui est loin d’être de l’ordre des effets d’une piqûre de poisson-pierre.
Cette évolution défensive est destinée aux prédateurs du coléoptère qu’il menace en agitant ses antennes à la manière d’un scorpion. Il est d’ailleurs possible qu’il puisse piquer plusieurs fois successivement.
Onychocerus albitarsis vit en Amérique du sud, dans les tropicales humides et de zones boisées du Brésil, de la Bolivie, du Pérou et du Paraguay où il se cache dans les feuillages.
Comme d’autres coléoptères, il a un rôle important dans l’équilibre des écosystèmes forestiers. Ses larves se nourrissent de bois en décomposition et contribuent à la décomposition des matières organiques et au recyclage des éléments nutritifs. Les adultes ont également un rôle pollinisateur des plantes, transportant le pollen de fleur à fleur à la recherche de nourriture.
Photos du scarabée scorpion
Après le magnifique scarabée girafe de Madagascar, voici quelques images du scarabée scorpion, un capricorne avec un dard venimeux au bout des antennes:
« Onychocerus albitarsis » par babifernandes (CC BY-NC 4.0).
« Onychocerus albitarsis » par Miranda85 (CC BY-NC 4.0).
« Onychocerus albitarsis » par Douglas Napier (CC BY-NC 4.0).
« Onychocerus albitarsis Antonio L. S. Amaral.jpg » par Antonio L. Sforcin Amaral (CC BY-SA 4.0).
« Onychocerus albitarsis » par Rafael Barros (CC BY-NC 4.0).
« Onychocerus albitarsis » par Shiva Pires (CC BY-SA 4.0).
Vidéo du scarabée scorpion
Voici une petite vidéo de ce coléoptère à l’évolution intrigante associée à l’article sur la convergence évolutive citée plus haut:
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