Saint François d’Assise : pour la première fois, ses restes exposés au public en 2026

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En 2026, Assise va vivre un moment inédit en huit siècles d’histoire : les restes de saint François d’Assise, patron des animaux et de l’écologie, seront exposés au public pour la première fois depuis sa mort en 1226. L’événement, intitulé « San Francesco vive », se tiendra dans la basilique Saint-François, au cœur de la ville ombrienne, et promet de mêler ferveur spirituelle, curiosité historique… et un soupçon d’émotion collective.

Habituellement, le corps du saint repose dans un reliquaire scellé sous la basilique, à l’abri des regards, dans une crypte très sobre. Pour cette ostension exceptionnelle, les reliques seront transférées dans l’église inférieure, devant l’autel papal, afin que les fidèles puissent venir s’y recueillir plus directement.

Crédit photo Zaloudock (CC BY-SA 4.0).

Une ostension historique à Assise

Les frères du Sacro Convento présentent cette exposition comme un événement historique : jamais, en près de 800 ans, les restes de François n’avaient été offerts à la vénération publique de manière aussi directe et sur une période aussi longue. Le but n’est pas le spectaculaire, mais la méditation autour d’une vie donnée aux pauvres, à la paix, à la joie et au soin de la création.

D’un point de vue pratique, l’ostension :
• aura lieu du 22 février au 22 mars 2026, dans la basilique Saint-François d’Assise, église inférieure ;
• sera gratuite mais sur réservation obligatoire, via la plateforme officielle de l’événement, pour des raisons de flux et de sécurité.

Le succès s’annonce déjà massif : des dizaines de milliers de réservations ont été enregistrées bien avant l’ouverture. Manifestement, saint François attire toujours les foules – même si les oiseaux et les loups ne peuvent pas réserver en ligne.

Image: Internet Archive Book Images, libre de droits.

Saint François d’Assise en quelques repères

Né vers 1181-1182 à Assise, dans une famille de riches marchands, Giovanni di Pietro di Bernardone – que l’histoire retiendra comme François – commence sa vie comme jeune bourgeois plutôt léger, amateur de fêtes et de belles étoffes. Après une crise intérieure et spirituelle, il renonce à ses privilèges, choisit la pauvreté radicale et se consacre aux exclus, aux malades et aux laissés-pour-compte.

Il fonde l’ordre des Franciscains, qui deviendra l’un des plus influents de l’Église. Il meurt à Assise le 3 octobre 1226 et est canonisé dès 1228. Aujourd’hui, il est :
• patron des animaux et de l’environnement,
• co-patron de l’Italie,
• et une référence pour nombre de mouvements écologiques et sociaux.

On le représente volontiers entouré d’oiseaux, parlant aux créatures, comme une sorte de médiateur médiéval entre l’humain et le reste du vivant.

Crédit photo : Philip Fruytiers (domaine public).

Reliques, momies et fascination pour les corps saints

Dans la tradition chrétienne, les reliques ne sont pas seulement des curiosités macabres : ce sont des lieux de mémoire, un peu comme des tombeaux très symboliques. On vient y chercher une forme de proximité avec la personne, sa vie, son message.

Cette fascination n’est pas propre à saint François. Sur 2tout2rien.fr, vous avez déjà croisé d’autres histoires de corps saints et de restes vénérés, parfois dans des contextes très différents. C’est le cas par exemple de la tombe de saint Nicolas en Irlande, perdue dans un décor verdoyant, où la légende et l’histoire se mélangent joyeusement.

Autre exemple saisissant : les momies de Monopoli dans l’église Sainte-Marie du Suffrage, figées dans leurs attitudes, qui racontent à leur manière le rapport complexe que l’on entretient avec la mort, la mémoire et le sacré. L’ostension des restes de saint François s’inscrit dans cette grande tradition catholique des corps préservés, mais ici la figure est tellement universelle que l’événement dépasse largement le cadre purement religieux.

Saint François d’Assise en extase – Caravage (domaine public).

Une figure très actuelle pour la nature

Si saint François parle encore autant au XXIᵉ siècle, c’est aussi parce qu’il est devenu une icône écologique avant l’heure. Sa manière d’aborder la nature – non pas comme un décor, mais comme une communauté de frères et sœurs – résonne fortement à l’heure du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité.

Le pape actuel a choisi le nom de François précisément pour cette raison : rappeler l’urgence de prendre soin des pauvres et de la planète dans une même dynamique. La figure du « petit pauvre d’Assise » inspire ainsi une théologie écologique, mais aussi une certaine idée de la sobriété heureuse, où l’on cherche à vivre avec moins, mais mieux.

Et si vous aimez ce croisement entre spiritualité, art et lieux de culte, vous pouvez prolonger le voyage en Italie avec une visite virtuelle 3D de la basilique Saint-Pierre de Rome. C’est une autre façon de découvrir la puissance visuelle et symbolique de ces grands sanctuaires, sans bouger de votre fauteuil (ni faire la queue).

Basilique Francesco Assisi – Crédit photo Timothy A. Gonsalves (CC BY-SA 4.0).