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Rhizanthella gardneri, l’orchidée souterraine d’Australie

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Imaginez une orchidée qui passe toute sa vie à l’abri du soleil, cachée dans le sol australien. Non, ce n’est pas le scénario d’un film de science-fiction végétale : c’est la réalité perturbante de Rhizanthella gardneri, aussi appelée underground orchidl’orchidée souterraine.
Une fleur qui prouve que, même dans l’obscurité, la beauté trouve toujours un moyen de s’exprimer.

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Crédit photo ramcad1 (CC BY-NC 4.0).

Une orchidée australienne pas comme les autres

Endémique de l’ouest de l’Australie, Rhizanthella gardneri pousse dans la région aride du Wheatbelt, enfouie à plusieurs dizaines de centimètres sous terre.
Elle ne laisse parfois apparaître que quelques bractées pâles à la surface, comme une discrète signature végétale. Son habitat préféré : les zones sablo-argileuses abritant les arbustes Melaleuca uncinata, dont elle dépend totalement.

Contrairement à d’autres orchidées spectaculaires comme l’orchidée berceau de Vénus (Anguloa uniflora), celle-ci n’a aucun intérêt pour la lumière. Pas de chlorophylle, pas de photosynthèse : elle préfère se nourrir autrement.

Une fleur qui vit dans l’obscurité

La plante se compose d’un rhizome horizontal, situé entre 6 et 30 cm de profondeur, et de feuilles réduites à de simples écailles. Pas de tige gracieuse, pas de pétales exposés au vent — tout se passe en cachette.

Au moment de la floraison, entre mai et juillet, un capitule floral se forme : une boule protégée par 6 à 12 bractées rose pâle, renfermant jusqu’à 100 minuscules fleurs. Ces dernières s’ouvrent à l’intérieur, protégées du monde extérieur.

Même la reproduction reste mystérieuse : certains insectes souterrains (probablement des termites ou des collemboles) assureraient la pollinisation. Et quand les fruits arrivent, surprise : pas de capsules sèches comme chez les autres orchidées, mais de petites baies charnues, pleines de graines.

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Crédit photo ramcad1 (CC BY-NC 4.0).

Une relation à trois partenaires

Rhizanthella gardneri est ce qu’on appelle une plante myco-hétérotrophe : elle tire toute son énergie d’un champignon mycorhizien. Ce champignon vit en symbiose avec les racines du Melaleuca uncinata, et l’orchidée… parasite le champignon !

Autrement dit : l’arbre capte l’énergie du soleil → le champignon la récupère → l’orchidée la siphonne.

Un triol symbiotique souterrain, délicat mais étonnant, digne d’un roman de science-fiction écologique.
C’est plutôt généralement le champignon le parasite, comme le champignon chenille, ce parasite himalayen qui se développe sur le dos de chenilles.

L’orchidée souterraine, un trésor botanique en danger

Découverte en 1928 par John Trott, l’orchidée souterraine a d’abord été considérée comme une curiosité. Mais aujourd’hui, elle est en danger critique d’extinction.
On ne connaît que quelques dizaines de colonies réparties sur deux zones à 300 km l’une de l’autre.

Ses ennemis sont bien terrestres :
• La destruction des broussailles de Melaleuca pour l’agriculture.
• La salinisation du sol.
• Le compactage dû aux engins agricoles.
• Les feux ou brûlages qui perturbent sa fragile écologie souterraine.

Pour une plante qui a passé des millénaires à se cacher, c’est ironique : ce sont les humains qui ont fini par la déterrer — au sens propre comme au figuré.

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Crédit photo Etienne Delannoy (CC BY-SA 4.0).

La beauté cachée des orchidées

Rhizanthella gardneri nous rappelle que la beauté ne réside pas toujours dans ce qui se montre.
À l’opposé des orchidées exubérantes comme l’orchidée canard volant, qui imite à merveille un petit oiseau pour séduire ses pollinisateurs, elle a choisi la discrétion totale.
Et pourtant, ses capitules floraux, observés grâce à des coupes fines, révèlent une élégance pastel qui ferait pâlir d’envie bien des fleurs “de surface”.

Ce goût pour le secret la rapproche presque des champignons étranges, comme l’étoile de terre, qui se déploie lentement sous la mousse avant de s’ouvrir au grand jour.

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Crédit photo : chookman.id.au.

Sources pour aller plus loin

Australian Government Department of the Environment
Wikipedia
Le Journal de Botanique
Amusing Planet

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