Oubliez les boîtes grises posées au milieu des villes ! Pour son futur musée d’histoire naturelle, la Hongrie a décidé de faire appel au cabinet danois BIG (Bjarke Ingels Group). Leur réponse ? Un projet hors normes : un bâtiment de 23 000 m² qui n’a rien d’un bloc bétonné, mais qui se déploie en rubans de bois s’échappant littéralement du sol.
Et pour pousser l’idée jusqu’au bout, ce musée ne sera pas installé dans la capitale Budapest, mais à Debrecen, au cœur de la « Grande Forêt » (Nagyerdő). Résultat : un musée qui ressemble moins à un monument de marbre qu’à une colline organique où la science se mêle à la nature.
Trois rubans sortis du sol
Le concept repose sur de vastes rubans paysagers construits en bois massif (mass timber). Ces volumes s’enfouissent partiellement dans la terre, puis réapparaissent en s’élevant doucement vers la canopée. On obtient une sorte de topographie artificielle qui brouille la frontière entre architecture et paysage. Même si le côté intérieur de colline peut rappeler d’autres constructions récentes comme la bibliothèque de Kurkku Fields, le futur Musée d’histoire naturelle hongrois ne sera pas souterrain.
Les façades seront recouvertes de bois brûlé local, technique proche du shou sugi ban japonais, qui offre une résistance naturelle au temps et aux parasites tout en affichant une élégance sombre. Oui, le musée hongrois sera un peu comme un arbre carbonisé… mais en version chic.
Les toitures, elles, seront végétalisées. Non seulement elles réduisent l’empreinte thermique du bâtiment, mais elles se transforment en de véritables refuges pour la biodiversité locale. Le design est évidemment un peu loin du futur stade des Athletics de Las Vegas mené également par BIG.
Un musée pensé comme une forêt
L’intérieur du musée s’organise de façon radiale :
• Cinq ailes pour les collections permanentes.
• Une aile dédiée aux expositions temporaires.
• Un hall central servant de cœur battant à l’ensemble.
Les étages supérieurs accueilleront une bibliothèque et un restaurant panoramique dans la canopée – imaginez déguster un café au-dessus des branches après avoir admiré un squelette de dinosaure.
Les niveaux inférieurs seront dédiés aux laboratoires, aux ateliers éducatifs et aux espaces pédagogiques. Bref, un lieu où enfants, familles, curieux et chercheurs trouveront tous leur bonheur.
À l’extérieur de ce musée d’histoire naturelle hongrois, les visiteurs pourront profiter de chemins forestiers, de terrasses végétalisées et d’une vaste esplanade sud conçue comme un lieu de rencontre et de détente.
Un projet écologique et symbolique
Au-delà de l’esthétique, ce musée vise une performance environnementale :
• Énergie géothermique et solaire pour réduire les besoins en chauffage et électricité.
• Intégration paysagère qui minimise l’impact visuel.
• Éducation environnementale : le bâtiment devient lui-même un support pédagogique sur la durabilité.
Ce projet n’est pas seulement un équipement culturel. C’est aussi un symbole : il doit transformer Debrecen en pôle scientifique et éducatif majeur d’ici 2030. Le projet se rapproche un peu dans l’esprit de l’aéroport international de Gelephu aussi conçu par BIG.
Un musée d’histoire naturelle hongrois pour 2030
Le calendrier reste flou (comme souvent avec les grands projets publics), mais l’objectif est une ouverture avant 2030. Si tout se déroule comme prévu, les visiteurs pourront explorer ce musée pas comme les autres en même temps que les Hongrois célèbreront une nouvelle décennie.
Sources pour aller plus loin
• BIG
• ArchDaily
• Arquitectura Viva
Toutes les photos: crédits BIG.
Réalisation de ce cabinet d’architectes, découvrez également la V House de Ørestad.