A Rome se trouve le Monte Testaccio, mont Testaccio, une immense pile d’amphores brisée qui est probablement la plus grande décharge de l’antiquité.
Sur une superficie de 2 hectares et pour un volume d’environ 580 000 mètres cubes, cette petite colline de 36 mètres de haut cache sous sa végétation les tessons de millions de poteries antiques. Son nom se traduit d’ailleurs littéralement par mont des tessons.
On estime à environ 53 millions le nombre d’amphores dont les restes sont stockés dans ce dépotoir, le plus grand tas d’ordures du monde antique.
Crédit photo Tyler Bell (CC BY 2.0).
Monte Testaccio, décharge antique
Monte Testaccio est situé près de la rive est du Tibre, le lieu où l’approvisionnement en huile d’olive contrôlé par l’État romain était stocké au IIe siècle après JC. (On ne peut pas l’apercevoir sur cette fabuleuse reconstitution de la Rome antique en 3D d’une époque à peine plus ancienne)
Ses millions d’amphores ont été utilisées pour transporter d’énormes quantités d’huile d’olive vers la capitale de l’Empire romain. Le monticule est considéré comme un symbole de l’importance de l’huile d’olive dans la Rome antique, les 53 millions d’amphores entassées auraient servi à importer quelques 6 milliards de litres d’huile.
Crédit photo AncientDigitalMaps (CC BY-NC 2.0).
Les amphores n’ont toutefois pas été jetées là au hasard comme dans une vulgaire décharge. Des fouilles archéologiques effectuées au début des années 1990 ont révélé un système de terrasses ingénieux avec des murs de soutènement constitués d’amphores presque intactes remplies de petits morceaux de poterie pour les maintenir en place. De plus, de la chaux parait avoir été versée sur les débris pour neutraliser l’odeur d’huile rance.
Crédit photo Alex (CC BY-NC-SA 2.0).
Le mystère du mont Testaccio
L’une des questions qui intriguent les historiens et les archéologues depuis des décennies est de savoir pourquoi les Romains ont choisi de jeter des millions d’amphores et de les entasser dans un énorme monticule. Les amphores brisées étaient généralement recyclées comme tuyaux de drainage, pots de fleurs ou décomposées en petits morceaux pour être utilisées comme ingrédient dans un type de béton appelé opus signinum.
Crédit photo Boca Dorada (CC BY-SA 2.0).
Les experts ont plusieurs raisons de croire que le Monte Testaccio est principalement composé d’un type d’amphores appelé Dressel 20. Ces amphores étaient particulièrement difficiles à recycler car elles se brisaient en gros morceaux courbes qui ne pouvaient pas être transformés en fragments plus petits. L’utilisation des fragments comme ingrédients pour le béton n’était pas non plus pratique car la poterie absorbait l’huile et la réaction chimique de l’huile avec la chaux donnait un béton de mauvaise qualité.
Pour ces différentes raisons, les Romains ont certainement abandonner l’idée de les recycler et ont décidé de les mettre dans ce dépotoir organisé. Certes il s’agit d’une espèce de tas d’ordures mais Monte Testaccio reste beaucoup plus esthétique que la pauvre rivière de Katmandou de nos jours.
Une décharge de tesson qui a traversé les siècle et connu des heures de gloire. Elle a joué un rôle essentiel dans la défense de Rome par Giuseppe Garibaldi contre l’armée française, a été utilisé comme colline du Golgotha dans les jeux de la passion et comme lieu de pique-nique.
A son sommet, on y trouve désormais une croix.
Crédit photo Evelyn Hill (CC BY-NC 2.0).
Un autre lieu romain étrange dans la capitale italienne après la pyramide égyptienne de Cestius.
Vidéo du Monte Testaccio
Peut-être cache-t-il des trésors de pourpre tyrien, voici un petit reportage sur ce cimetière d’amphore antique, Monte Testaccio, en vidéo:
Aller au mont Testaccio
L’adresse de cette colline, pile d’amphores brisées est : Via Nicolo Zabaglia 24 cnr Via Galvani, 00153 Rome, Italie.
Ses coordonnées GPS sont: 41° 52′ 33″ N, 12° 28′ 32″ E.
Voici sa position sur Google Maps:
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