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Marie Lafarge, l’ empoisonneuse à l’arsenic

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Marie Lafarge est une célèbre empoisonneuse à l’arsenic française dont l’histoire a défrayé la chronique et été très utilisée dans la presse, la littérature ou le cinéma.

Née Marie Fortunée Capelle en 1816 à Paris, elle était la fille du baron Antoine Laurent Capelle et a grandi dans la noblesse française du 19ème siècle.

Devenue une jeune femme, elle s’était fixée de trouver l’amour romantique, déclinant de nombreuses propositions de mariage.

Mais à 23 ans, par l’entremise d’une agence matrimoniale missionnée par son oncle gouverneur de la Banque de France, elle rencontre Charles Pouch-Lafarge, présenté comme un riche homme d’affaire et propriétaire d’un château au Glandier, dans la commune de Beyssac dont il est également maire.

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Crédit photo www.chass.utoronto.ca.

Un bon parti qui finit par décider Marie de convoler en noces malgré son dégoût de l’homme. Le couple s’est uni le le 11 août 1839 à l’église Notre-Dame-des-Victoires.

Malheureusement pour la jeune femme, le tableau était plus noir que celui présenté.

Charles Lafarge croulait sous les dettes et cherchait à récupérer une dot pour éviter la faillite en épousant une femme de bonne famille.

Marie Lafarge découvre le pot aux roses lorsque les jeunes mariés arrivent au Glandier, une ancienne chartreuse décrépie infestée de rats rachetée par la famille Lafarge pour y installer une forge.

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« La chartreuse de Glandier (3) » par Jean-Paul Corlin (CC BY-SA 4.0).

Furieuse d’avoir été trompée, la jeune mariée s’enferme dans sa chambre et écrit une lettre à son époux lui demandant de la laisser libre, quitte à lui laisser la dot. Une supplication accompagnée également de la menace de se suicider à l’arsenic.

Le refus de Charles et le lobbying de sa belle-mère pour donner une chance à ce mariage ont mis la jeune mariée dans de meilleures dispositions, celle-ci finissant par prendre le domaine en main.

Charles avait promis de ne pas faire valoir ses droits matrimoniaux avant d’avoir rénover la chartreuse et avait investi pour sa nouvelle femme dans des abonnements littéraires, un piano et un pur sang arabe pour qu’elle puisse le monter.

Durant cette période, elle a envoyé des lettres à ses anciens camarades de classe pour leur signifier son bonheur et écrit des lettres de recommandation pour son mari afin de trouver des prêts. De son côté Charles a réalisé un testament en sa faveur, Marie en faisant de même sans savoir que son époux en avait réalisé un autre en faveur de sa mère et de sa sœur.

C’est dans cette joyeuse ambiance de couple que Charles part, moins d’un an après ses noces, à Paris afin de chercher des financements pour ses forges en déposant un brevet.

Une absence durant laquelle Marie Lafarge a commandé de la mort au rat à la pharmacie d’Uzerche afin de se débarrasser des rongeurs.

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Crédit phot Gutife.

A cette époque, la mort aux rats était de l’arsenic, un produit inodore au goût doux qui pouvait être mélangé aux aliments pour se débarrasser des gênants. Son action provoquant la mort avec des diarrhées et des vomissements ressemblait à celle du choléra et était difficilement détectable par les médecins. C’était un des ingrédients préférés de Baba Anujka, la sorcière de Banat.

Elle a alors envoyé un gâteau à son mari pour Noël, un mari qui en a mangé et est tombé immédiatement malade, mettant son état sur une contamination du dessert durant le voyage.

De retour au Glandier, Charles était toujours malade et sa jeune femme a pris soin de lui, apportant nourriture et boisson.

Son état se dégradant, la famille a recruté une assistante, Anna Brun, pour le soigner. Anna a rapidement remarqué que Marie Lafarge avait coutume de mettre de la poudre blanche dans le lait de poule de son mari.

Marie arguait qu’il s’agissait de sucre de fleur d’oranger et un médecin auquel Anna avait apporté une de ces boissons étranges avait stipulé que c’était du plâtre tombé du plafond.

Si Anna a révélé ses soupçons à la famille et que les achats de mort aux rats ont été connus, l’état de Charles s’est dégradé jusqu’à son décès le 14 janvier 1840.

A sa mort, son beau-frère a porté plainte et la police a enquêté. Dans toute la maison, de nombreuses pâtes de mort aux rats ont été trouvées, aucune ne contenait de l’arsenic. Mais toutefois de l’arsenic a fini par être trouvé dans le sucre en poudre, conduisant à l’arrestation de la femme de Charles, considérée comme une empoisonneuse à l’arsenic.

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Crédit photo The Trustees of the British Museum.

Alors que ses avocats préparaient sa défense, une seconde affaire a rattrapé Marie Lafarge. Une affaire de vol de bijoux, plainte déposée par une de ses amies d’enfance, la vicomtesse de Léautaud, et dont les éléments, un collier serti de diamants, ont été retrouvés dans la chambre de Marie Lafarge la condamnant à deux ans de prison.

Concernant la mort de Charles, des tests à l’arsenic ont été contradictoires amenant plus tard à un troisième test après exhumation du cadavre. Un dernier test négatif qui a amené sa femme à jouer l’évanouissement au tribunal.

Toutefois le lait de poule servi avait été conservé et son test à l’arsenic a dévoilé qu’il contenait une dose suffisante pour tuer 10 personnes.

L’affaire a divisé la France, certains la considérant comme une empoisonneuse à l’arsenic, d’autres prenant sa défense, certains lui faisant même des demandes en mariage.

Le tribunal a décidé de consulter Mathieu Orfila, un expert du test Marsh pour déceler la présence d’arsenic dans un corps. L’utilisation du test la plus réussie à eu lieu dans la salle du tribunal de Tulle en 1840, démontrant que les tests précédents étaient incorrects, que le corps contenait de l’arsenic à un taux qu’il était impossible de fournir de façon naturelle.

Marie a alors été condamnée à la réclusion à perpétuité, la première empoisonneuse à l’arsenic a être condamnée sur des preuves médico-légales.

Une condamnation qui n’empêchera pas d’autres d’utiliser le poison pour se débarrasser de leurs maris comme les faiseuses d’anges de Nagyrév.

Atteinte de tuberculose, Marie Lafarge a été libérée par Napoléon III mais est décédée cinq mois plus tard.

Elle a été enterrée au cimetière d’Ornolac à Ussat-les-bains.

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« Tombe de Marie Lafarge au cimetière d’Ornolac – Ussat-les-bains – Ariège (09) » par Bernard timbal (CC BY-SA 4.0).

Via amusing planet

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3 commentaires sur “Marie Lafarge, l’ empoisonneuse à l’arsenic”

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