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Le manchot à jugulaire gère son sommeil en micro-siestes de 4 secondes

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Le manchot à jugulaire (Pygoscelis antarcticus) a développé une étonnante gestion de son sommeil à base de micro-siestes de 4 secondes.

En cumulant des milliers de micro-siestes, ces animaux arrivent à dormir 11 heures par jour.

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Chinstrap Penguin (Pygoscelis antarcticus) par Brendan Ryan (CC BY-NC-SA 2.0).

Il s’agit d’une adaptation de ces manchots aux conditions rudes de la vie en Antarctique (voir cette course mortelle entre un manchot et un léopard de mer), et plutôt que d’avoir une longue période de sommeil, ils ont évolué en la fractionnant.

C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée dans le journal science récemment.

Selon le co-auteur Paul-Antoine Libourel:

Ce qui est vraiment étrange, c’est que le manchot puisse maintenir constamment cet état intermédiaire entre l’éveil et le sommeil. Ce n’est qu’en enregistrant constamment l’activité cérébrale, pendant des jours, que nous avons pu mettre en évidence cet intéressant phénotype du sommeil.

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Crédit photo Sebastián Lescano (CC BY-NC 4.0 DEED).

Il est difficile de savoir quand les manchots à jugulaire s’endorment, car ils clignent simplement des yeux paresseusement avant de paraître à nouveau alertes.

Les scientifiques ont alors implanté des électrodes dans les muscles du cerveau et du cou de 14 pingouins. Pendant deux semaines, ils ont constamment enregistré des données d’électroencéphalogramme (EEG) pour mesurer l’activité cérébrale liée au sommeil des oiseaux ainsi que d’autres paramètres.

Ils ont découvert que les oiseaux s’assoupissaient des milliers de fois par jour, se livrant à des micro-sommeils qui ne duraient en moyenne que quatre secondes chacun, mais totalisaient plus de 11 heures de sommeil par jour.

Des micro-siestes de 4 secondes, probablement pour faciliter la surveillance de leurs nids, les œufs étant des proies privilégiées pour de nombreux prédateurs comme le labbe brun. Ne dormir que quelques secondes à la fois permet aux oiseaux de rester relativement attentifs à tout danger possible.

La stratégie réussie de micro-sommeil des manchots soulève des questions intéressantes sur la variabilité du sommeil selon les espèces et dans différents environnements. Cela suggère également que notre parti pris en faveur d’un sommeil plus long et ininterrompu n’est peut-être pas exact : certaines espèces peuvent également tirer des bénéfices d’un sommeil fragmenté.

Cette stratégie de micro-siestes est évidemment difficilement transposable à d’autres espèces. Si les navigateurs font également de petites siestes en place d’une nuit complète, celles-ci sont toutefois plus longues.

Après l’étrange évolution de survie du poisson des glaces, il s’agit toutefois d’une nouvelle adaptation de la faune aux conditions de l’antarctique.

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Pygoscelis antarcticus 07(js) par Jerzy Strzelecki (CC BY-SA 3.0 DEED).

Via Smithsonian Magazine.

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