Ces marais de plus de 23000 km2 sont surnommés la Venise d’Irak ou du moyen orient et peuplés par les arabes des marais ou Ma’dan (madan) depuis plus de 5000 ans.
Situés dans le delta du Tigre et de l’Euphrate, leur superficie était autrefois supérieure à celle combinées de la lagune de Venise et des Everglades de Floride.
Water ways, Iraq marshes 1978 – panoramio par Paul Dober (CC BY 3.0).
Reed housing, Iraq marshes 1978 – panoramio par Paul Dober (CC BY 3.0).
Les habitants, les Ma’dan, y ont développé un style de vie en harmonie avec la nature, construisant des maisons flottantes en roseaux, appelés Mudhifs. Des habitations qui peuvent rappeler les « casoni » des pêcheurs vénitiens.
Les îles sur lesquelles reposaient ces constructions temporaires étaient constituées d’arrangements complexes de boue et de joncs, un endroit qui fait beaucoup pense aux phumdis du lac Loktak.
Reed house under construction, Iraq marshes 1978 – panoramio par Paul Dober (CC BY 3.0).
Reed houses, Iraq marshes 1978 – panoramio par Paul Dober (CC BY 3.0).
La zone a longtemps été le refuge d’esclaves en fuite puis de rebelles, ce qui a causé sa perte. Le gouvernement de Saddam Hussein a demandé l’évacuation des zones humides en 1991 et les marais ont été asséchés.
Assainir d’aussi vastes zones humides n’était pas une mince affaire, mais le gouvernement irakien a réussi à y parvenir en relançant un projet d’irrigation qui avait été abandonné précisément parce qu’il perturbait l’écoulement de l’eau vers les marais.
Rapidement, les Arabes des marais ont commencé à souffrir : leur source de nourriture a été éliminée, leurs villages incendiés et leur source d’eau transformée en un désert aride. L’eau qui restait était empoisonnée et devenait impropre à l’usage.
Marsh Arab par Salim Virji (CC BY-SA 2.0).
Marsh Arab girl par James Gordon (CC BY 2.0).
Les familles qui vivaient dans les marais depuis plusieurs générations ont été contraintes de fuir leurs colonies. Ils ont dû abandonner leur mode de vie traditionnel et s’installer dans d’autres villes irakiennes ou dans des camps de réfugiés iraniens.
Actuellement, on estime que seuls 1 500 Ma’dan, arabes des marais, vivent encore dans des logements traditionnels.
Depuis 2003 et la chute de Saddam Hussein, les autorités locales ont commencé à réinonder les zones mais la restauration complète de cet écosystème insolite et unique demandera du temps et de l’argent…
Schooling, Iraq people of the marshes 1978 – panoramio par Paul Dober (CC BY 3.0).
Crédit photo gcosserat/flickr (CC BY-NC-SA 2.0).
Via Oddity Central.
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