La chenille de Lonomia obliqua est surnommée la « chenille assassin » ou la « chenille tueuse » et peut être considérée comme la chenille la plus dangereuse du monde.
Originaire d’Amérique du Sud, cette chenille poilue et piquante est capable de tuer des êtres humains grâce à un venin hautement toxique.
Crédit photo Radamés Manosso (CC BY-NC-SA 2.0).
Une chenille verte et marron des forêts tropicales
La Lonomia obliqua appartient à la famille des Saturniidae, un groupe de papillons de nuit dont les chenilles sont souvent caractérisées par des piquants ou des épines. Elle peut atteindre une longueur de 5 à 6 centimètres. Son corps est recouvert de poils urticants et d’épines qui sécrètent un venin potentiellement mortel. De couleur vert-marron, la chenille se fond parfaitement dans son environnement naturel, ce qui la rend difficile à repérer dans les forêts et les plantations.
Crédit photo Ursulamh (CC BY-NC 4.0).
Le genre Lonomia inclut d’autres espèces dont les chenilles sont également venimeuses, sécrétant un venin hémotoxique. Les papillons de ce genre possède tous une étonnante capacité de mimétisme, se camouflant aisément en feuille morte à l’instar du Kallima inachus.
Crédit photo Patricio A. Mantinian (CC BY-NC 4.0).
L’habitat principal de la Lonomia obliqua est la forêt tropicale humide d’Amérique du Sud, en particulier au Brésil, en Argentine, et en Uruguay. La Guyane étant proche du Brésil et avec des forêts tropicales, cette chenille assassin pourrait donc également vivre en France, même si ce n’est pas évidemment en métropole.
On trouve cette chenille venimeuse souvent sur les troncs d’arbres ou dans la végétation basse, où elle se nourrit de feuilles. Son camouflage efficace augmente malheureusement considérablement le risque pour les humains de toucher cette chenille accidentellement.
Crédit photo Jonathan Lorencetti Ehlert (CC BY-SA 4.0).
La chenille la plus dangereuse du monde
Le venin de la Lonomia obliqua est extrêmement puissant et redoutable en raison de ses effets sur le système circulatoire humain. Les poils urticants de la chenille contiennent des toxines qui, lorsqu’elles pénètrent dans la peau, provoquent une cascade de réactions biochimiques dans le corps.
Le venin contient des enzymes aux propriétés anticoagulantes qui empêchent le sang de coaguler. En raison de cette action, le corps commence à saigner à divers endroits, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, provoquant des hémorragies incontrôlées. Ce syndrome, appelé syndrome hémorragique de Lonomia, peut entraîner une défaillance multiviscérale et un décès en l’absence de traitement médical rapide.
Crédit photo Amanda Montanhini (domaine public).
Le venin agit en perturbant le processus de coagulation en bloquant des protéines clés, comme le facteur VIII et le fibrinogène, qui sont essentiels pour la coagulation du sang. Cette inhibition déclenche des hémorragies internes, des saignements des gencives, des ecchymoses, et dans les cas les plus graves, une défaillance rénale aiguë. Le venin peut également provoquer une diminution du nombre de plaquettes, un état connu sous le nom de thrombocytopénie, ce qui aggrave encore les saignements.
Avec plus de 500 décès à son actif, cette chenille venimeuse a été déclarée chenille la plus dangereuse du monde par le Guiness des records. Evidemment, d’autres chenilles toxiques existent mais elles n’affichent pas ce triste record.
Crédit photo Tsssss (domaine public).
Symptômes et effets du contact
Le contact avec la Lonomia obliqua est généralement accidentel, car elle se confond souvent avec son environnement. Lorsqu’une personne touche la chenille ou effleure ses piquants, le venin est injecté dans la peau, provoquant des symptômes qui se manifestent rapidement.
Voici les principaux symptômes d’envenimation par la Lonomia obliqua :
• Douleur intense et sensation de brûlure immédiate au point de contact.
• Rougeur, inflammation et éruptions cutanées.
• Saignements spontanés, qui peuvent commencer quelques heures après l’exposition. Cela inclut des saignements de nez, des gencives, ou des hémorragies cutanées.
• Hématurie (présence de sang dans les urines), signe d’une atteinte rénale.
• Dans les cas graves, des hémorragies internes surviennent, affectant les organes vitaux comme les reins, le foie et les poumons.
En l’absence de traitement, le venin de la chenille peut causer la mort en raison de sa capacité à provoquer un choc hémorragique, une défaillance multiviscérale ou une insuffisance rénale aiguë. Le taux de mortalité de ce type d’envenimation est significatif, en particulier dans les régions reculées où l’accès aux soins médicaux est limité.
Il faut toutefois généralement un contact prolongé avec cette chenille venimeuse (une femme est décédé de la piqûre prolongée d’une chenille dans sa chaussure) ou un contact avec de nombreuses de ces chenilles pour mettre sa vie en danger. Son taux de létalité est estimé à 2,5% sur les cas de piqure de la chenille tueuse répertorié. Si la piqûre de cette chenille verte venimeuse peut-être mortelle, cela reste malgré tout loin de la mortalité de la morsure des serpents les plus venimeux, ni même de celle de la piqûre du poisson pierre.
Crédit photo Eduardo Kraemer Goes (CC BY-SA 4.0).
Traitement de la piqûre
Bien que l’envenimation par Lonomia obliqua soit extrêmement dangereuse, des traitements existent. Le traitement doit être administré le plus rapidement possible après le contact avec la chenille pour éviter des complications potentiellement fatales. Il est essentiel de se rendre immédiatement à l’hôpital si l’on suspecte un contact avec cette chenille.
Le traitement principal consiste à administrer un antivenin spécifique, développé pour neutraliser les toxines présentes dans le venin de Lonomia. L’antivenin est souvent utilisé en combinaison avec des soins de soutien, comme des perfusions de plasma ou de facteurs de coagulation pour rétablir la capacité du corps à coaguler le sang.
Cependant, la production d’antivenin est limitée et il n’est disponible que dans certains hôpitaux spécialisés, principalement au Brésil, où la majorité des cas sont recensés et où il est produit par l’ Institut Butantan de São Paulo.
La prévention est donc essentielle dans les zones où la chenille la plus dangereuse du monde est présente. Porter des vêtements longs et éviter tout contact avec des objets ou des végétations non identifiées peut réduire les risques.
Crédit photo Tsssss (domaine public).
Vidéo de la chenille la plus dangereuse du monde
Bien plus dangereuse que la chenille à épines du malachite, voici une vidéo d’une procession de chenilles tueuses grimpant à un arbre, mieux vaut me pas y être perché:
Crédit photo Jonathan Lorencetti Ehlert (CC BY-SA 4.0).
Plus d’informations sur cette chenille piquante et venimeuse sur Wikipédia ici (en anglais).
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Cette chenille donne la chair de poule ! on fera attention aux arbres en se promenant en Amérique du sud !!!