Le miel produit sur l’île de Pâques est considéré comme le miel le plus pur du monde.
Sur cette île du Chili isolée au milieu du sud-est de l’océan Pacifique, les abeilles sont exemptes des agents pathogènes et des pesticides qui ravagent la population mondiale d’abeilles.
Crédit photo Éric Ward/Unsplash
Les apiculteurs de l’île de Pâques sont pleinement conscients que leurs abeilles pourraient un jour devenir le salut du plus important pollinisateur du monde. Alors que les colonies d’abeilles du monde entier luttent pour survivre à de graves menaces comme l’empoisonnement aux pesticides, de nouvelles maladies ou le changement climatique, les abeilles de l’île de Pâques sont probablement les seules au monde à ne pas encore être touchées par ces problèmes.
Leurs propriétaires espèrent qu’il en sera ainsi longtemps et ont réussi à convaincre le gouvernement local d’interdire l’importation d’abeilles, en raison du risque important de contamination.
L’apiculteur Rodrigo Labras explique:
Ici, les agriculteurs n’utilisent pratiquement pas de pesticides ; ils emploient des techniques de culture ancestrales. L’eau est également entièrement naturelle, recueillie grâce à la pluie. Ils disposent de sources d’eau pure partout sur l’île. Mais l’essentiel, c’est que, contrairement aux abeilles du reste du monde, elles ne sont associées à aucune maladie. Par conséquent, nous n’avons pas besoin d’appliquer de produit chimique sur la ruche ou sur les abeilles.
Un environnement sain avec une agriculture sans produits chimiques et de l’eau de qualité favorise la bonne santé des abeilles locales. Des abeilles qui n’ont pas besoin de traitement particulier, notamment d’antibiotique, pour rester en pleine forme, des insectes exempts d’agents pathogènes comme les acariens, les virus et autres bactéries.
Si les abeilles ont probablement été introduites sur Rapa Nui, nom autochtone de l’île de Pâques, au milieu du XIXe siècle par des missionnaires français, elles semblent toutefois avoir un patrimoine génétique un peu différent de celles du reste du monde du fait de leur isolement.
Un petit paradis pour les abeilles qui font preuve également d’une étonnante productivité, chaque ruche pouvant produire entre 90 et 120 kilos de miel alors que la moyenne est de 20 kilos ailleurs.
Crédit photo Sophie N./Unsplash
Les abeilles sont bien sûr favorisées par le climat tempéré de l’île de Pâques qui leur permet d’être actives toute l’année au gré des floraisons.
Sans pesticide et sans antibiotique, leur miel est le miel le plus pur du monde, un nectar qui a également une consistance plus liquide que le miel commun en raison de la forte humidité de l’île empêchant la cristallisation.
S’il existe de nombreuses espèces d’abeilles dans le monde, et que l’on en découvrez également régulièrement, celles de Rapa Nui font office d’une réserve assez intacte. Une réserve à préserver des imports continentaux mais aussi de quelques agriculteurs locaux aux pratiques anciennes, brûlant les ruches sauvages par tradition.
Les populations d’abeilles sont en déclin dans de nombreux pays, une catastrophe écologique puisque ces insectes sont responsables de la pollinisation de 85 % des cultures vivrières. Leur disparition entraînerait celle de la moitié des espèces végétales et de 75 % des produits alimentaires consommés par l’homme (dont la viande).
Arriver à de la pollinisation par drone serait évidemment un drame.
Protéger les abeilles de l’île de Pâques n’est pas seulement pour déguster le miel le plus pur mais également pour préserver un vivier d’insectes essentiels à la survie de l’humanité et de la planète. Les moai ne sont pas les seuls trésors de Rapa Nui.
Via laprensalatina et moevarua.
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