Grâce à l’intelligence artificielle, des chercheurs ont découvert quelques 303 nouveaux géoglyphes à Nazca au Pérou.
Composés de têtes décapitées, de lamas, d’orques tenant des armes et bien d’autres choses encore, ces géoglyphes ont probablement été créés par la culture Nazca, un groupe indigène sud-américain pré-inca connu pour avoir créé les célèbres lignes de Nazca .
Crédit photo Masato Sakai et al. / PNAS , 2024. (CC BY-NC-ND 4.0).
Les géoglyphes de Nazca ont été répertoriés pour la première fois par des scientifiques en 1927. Au cours du siècle suivant, les chercheurs ont attribué environ 430 géoglyphes figuratifs au peuple Nazca.
Récemment, un géoglyphe de chat géant avait été mis au jour puis quelques 168 nouveaux géoglyphes avaient été ensuite trouvé grâce à des photos aériennes.
Cette fois, une nouvelle étude assistée par intelligence artificielle publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences par la même université japonaise que la dernière découverte a permis d’identifier 303 géoglyphes supplémentaires en seulement six mois.
Crédit photo Masato Sakai et al. / PNAS , 2024. (CC BY-NC-ND 4.0).
Les dessins, réalisés il y a au moins 2 000 ans dans ce désert d’altitude du sud du Pérou, donnent un aperçu des coutumes de l’ancienne civilisation Nazca.
Pour identifier ce nouveau groupe de géoglyphes, plus anciens, plus petits et moins distincts que ceux découverts précédemment, les chercheurs ont utilisé un modèle d’IA entraîné à repérer les lignes pâles sur les images satellite du désert. Une fois que le modèle a identifié plusieurs figures, l’équipe s’est rendue sur certains des sites scannés pour confirmer l’existence des illustrations.
Le peuple Nazca a prospéré entre 200 avant J.-C. et 600 après J.-C., vivant dans des colonies côtières du désert le long de la rivière Nazca. Les archéologues ont découvert de nombreuses céramiques peintes liées aux Nazca au fil des siècles, mais les artefacts les plus durables de la civilisation sont de loin leurs géoglyphes.
Le peuple Nazca a gravé les dessins dans le sol en retirant sélectivement la roche de surface rougeâtre du désert pour révéler un sol plus clair. Leurs plus grands glyphes présentent des formes et des motifs géométriques mesurant jusqu’à 48 kilomètres de long, tandis que leurs figures représentatives, qui représentent des animaux et des plantes sauvages, s’étendent sur environ 360 mètres de long.
Le colibri, un géoglyphe de Nazca déjà découvert précédemment, mesure 93 mètres de long. Crédit photo Diego Delso (CC BY-SA 4.0).
Ces 303 « nouveaux » géoglyphes à Nazca représentent des figures humaines, du bétail, des poissons, des chats, des oiseaux, une scène cérémonielle, des personnes interagissant avec des animaux et, plus particulièrement, des orques brandissant des armes, note l’étude.
Le but des immenses illustrations du peuple Nazca, qui ne semblent appréciables que d’une vue aérienne, reste un mystère , bien que certains historiens affirment que la civilisation a créé ces illustrations avec un motif spirituel.
Selon l’ UNESCO , qui a classé ces géoglyphes au patrimoine mondial en 1994, ces lignes représentent une « manifestation remarquable d’une religion commune et d’une homogénéité sociale ». Les auteurs de l’étude estiment qu’au cours des prochaines années, ils seront en mesure d’identifier quelque 250 autres géoglyphes de Nazca qui ont été signalés par le modèle d’IA mais qu’ils n’ont pas eu le temps d’examiner en personne.
Via Smithsonian.
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