Dans l’ancienne ville de Dur-Sharrukin, l’actuelle Khorsabad, dans le nord de l’Irak, des archéologues ont réalisé l’excavation d’un Lamassu assyrien de 2 700 ans.
Un Lamassu est un gardien mythique possédant une tête humaine sur un corps de taureau ou de lion avec des ailes et, généralement par deux, gardaient les portes monumentales menant aux palais assyriens.
Cette statue en pierre de 3,9 mètres de haut pour presque autant de long ornait autrefois le palais royal du roi Sargon II, dont le règne a commencé en 722 avant notre ère. Son palais de 200 pièces était une expression de la domination royale, mais le site a été abandonné lorsqu’il est mort prématurément et que son héritier a déplacé la capitale de l’empire à Ninive.
Crédit photo Mustafa Faraj/Conseil national irakien des antiquités et du patrimoine).
Mais, un peu à l’instar de la statue de l’ impératrice Sissi de Budapest, son histoire mouvementée ne s’arrête pas là.
Ce Lamassu assyrien était connu des archéologues de longue date, notamment archéologues français qui l’avait documenté lors d’une campagne d’ expéditions dans la région. Expédition de laquelle ils ont rapporté de nombreux objets, le Louvre exposant d’autres Lamassus de Dur-Sharrukin dans une cour reconstituée du palais de Sargon.
La dernière fouille de cette artéfact date de 1992 par des archéologues irakiens . Si une grande partie du patrimoine culturel du pays pendant la guerre du Golfe a été réduit à l’état de ruines, cet ancien lamassu est cependant resté en parfait état.
La tête de ce taureau ailé a toutefois été coupée par des pilleurs en 1995, mais heureusement récupérée par les autorités et placée au Musée national irakien de Bagdad.
Un musée qui a ensuite été pillé en 2003, quelques jours après le début de la seconde guerre du Golf, mais la tête n’a pas été emportée. Les autorités irakiennes des antiquités prévoient de réunir prochainement la tête avec le corps nouvellement excavé.
Par la suite, c’est l’Etat islamique et sa croisade effrénée contre les artefacts de l’histoire locale qui a menacé ce Lamassu assyrien. Heureusement, il avait été enterré en 2014 pour sa protection par des habitants.
Crédit photo Mustafa Faraj/Conseil national irakien des antiquités et du patrimoine).
La redécouverte de ce magnifique génie protecteur de la mythologie mésopotamienne de 19 tonnes a été l’oeuvre conjointe de l’archéologue irakien et ministre de la Culture Ahmed Fakak Al-Badrani et de l’universitaire français Pascal Butterlin.
La prochaine étape sera de rendre sa tête à ce Lamassu assyrien.
Via hyperallergic.
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