C’est au milieu d’une mer de sable dans la région du Fezzan du sud-ouest de la Libye que se trouvent les lacs d’Ubari.
Ces magnifiques oasis ponctuent l’erg d’Ubari, un vaste désert de sable qui était autrefois un immense lac.
Um el Ma par Jürgen Büttner (CC BY-SA 4.0).
Quand le Sahara était une mer de sable fertile
Il y a 200 000 ans, la mer de sable d’Ubari, aujourd’hui connue pour ses vastes dunes de sable, était autrefois une région humide et fertile. Des précipitations abondantes et des rivières coulantes alimentaient le lac Megafezzan, un immense plan d’eau du bassin du Fezzan, atteignant une taille maximale de 120 000 kilomètres carrés pendant les périodes humides.
Cependant, le changement climatique a graduellement transformé cette région en désert, asséchant le lac il y a entre 3 000 et 5 000 ans. La grotte des nageurs du Sahara témoigne d’ailleurs du climat tempéré de cette région.
Les lacs d’Ubari : vestiges du passé
Aujourd’hui, les traces de l’ancien lac subsistent sous la forme de micro-lacs dispersés au sein des imposantes dunes de sable, créant des oasis d’une rare beauté dans ce désert hostile.
Environ 20 de ces lacs salés parsèment la mer de sable d’Ubari, créant des havres de paix entourés de palmiers, comme des mirages dans cet univers sablonneux.
Parmi les lacs les plus pittoresques, Gaberoun et Umm al-Maa se démarquent.
Gaberoun, situé à côté des ruines d’un vieux village, attire de nombreux touristes. Un camp rudimentaire sur le rivage offre un lieu de repos avec un patio ouvert, des cabanes et une boutique de souvenirs.
Umm al-H’isan (la Mère du Cheval) au nord de Gaberoun et un autre lac à Tarhouna ajoutent à la splendeur de la région, bien que moins visités par les touristes.
Oasis par Roberto (CC BY-NC-ND 2.0).
Les défis de la salinité et du pompage
Les lacs d’Ubari sont sont peu profond (entre 7 et 32 mètres) et notablement salés, résultat de l’évaporation continue sans alimentation régulière par des rivières. Certains de ces lacs peuvent être jusqu’à cinq fois plus salés que l’eau de mer, prenant parfois une teinte rouge sang due à la présence d’algues adaptées au sel à l’instar de la Laguna Salada de Torrevieja en Espagne.
Leur salinité reste toutefois en deçà de celle du lac Gaet’ale qui détient l’eau la plus salée du monde.
Le projet de la Grande Rivière Artificielle entrepris il y a trente ans, un pompage des eaux des aquifères souterraines pour alimenter la population, risque d’épuiser ces réserves d’eau douce en un laps de temps relativement court, menaçant gravement l’existence des lacs d’Ubari.
Bien que les lacs d’Ubari aient une profondeur variant de 7 à 32 mètres, leur avenir est menacé. Les eaux des aquifères souterrains, déposées pendant des périodes plus humides, sont en déclin en raison de l’exploitation croissante pour répondre aux besoins d’une population en croissance.
Photos des lacs d’Ubari
D’ici leur disparition malheureuse, voici quelques images des lacs d’Ubari, ces splendides oasis au milieu du désert:
Lake Umm al-Maa [bc2040e] par Carsten ten Brink (CC BY-NC-ND 2.0).
Libya 107 par motohakone (CC BY-NC-SA 2.0).
Crédit photo Sfivat (domaine public).
Erg Awbari, 2003 par Waielbi (CC BY-SA 3.0).
Crédit photo duimdog (CC BY-NC 2.0).
Crédit photo duimdog (CC BY-NC 2.0).
Ubari Lakes par westewoud (CC BY-NC 2.0).
Crédit photo duimdog (CC BY-NC 2.0).
Vidéo d’un des lacs d’Ubari
Moins couru que le le lac du croissant de lune du désert de Dunhuang en Chine, voici une petite vidéo du lac Mandara, un des ces lacs d’Ubari dans le désert de Libye:
Via Nat Geo / Webecoist / Libya Herald.
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