En Chine dans le comté de Kaiping se dressent des bâtiments insolites: les tours de Kaiping appelées des Diaolous.
Construits en pierre, en brique ou en béton, ces édifices symbolisent la fusion complexe des styles architecturaux chinois et occidentaux.
Edifiés pendant la dynastie des Qin entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, ces tours ont servies de fortifications aux habitants pour se protéger des raids de bandits.
Si Au cours des années 1920 et 1930, il y avait plus de trois mille de ces structures, aujourd’hui, environ 1 833 Diaolous sont encore debout à Kaiping, et environ 500 à Taishan. Les 20 plus symboliques sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (Elles pourraient faire parti de ces 22 raisons de visiter la Chine).
La région qui est aujourd’hui Kaiping appartenait à l’origine au peuple Yue et au peuple Han venus des plaines centrales de Chine, mêlés à la population indigène. Ils cultivaient le riz et pêchaient. À partir du milieu du XVIe siècle, de nombreux villageois ont commencé à faire du commerce sur la côte voisine, naviguant dans des jonques en bois vers l’Asie du sud-est.
Au début du 19ème siècle, ces paysans pauvres ont commencé à voyager jusqu’en Amérique, attirés par l’attrait de la ruée vers l’or. À la fin du XIXe siècle, la communauté chinoise avait commencé à accumuler d’importantes économies et, après la Première Guerre mondiale, avec une expansion économique rapide dans de nombreux pays, la fortune des Chinois d’outre-mer grossissait régulièrement. Cependant, ce qu’ils était persuadé de ne pas avoir obtenu c’était la reconnaissance sociale de leur contribution à l’expansion des pays dans lesquels ils avaient choisi de vivre.
L’afflux de personnes riches a attiré l’attention des bandits qui ont pillé, volé et kidnappé. En réponse aux raids croissants de bandits venant du nord dans la région le long des rivières, les villageois ont commencé à construire des tours fortifiées. Sur les 1833 Diaolou de Kaiping, 1648 ont été construits entre 1900 et 1931, soit un peu moins de 90% du total. Dans la même période, la plupart des villages ont été construits ou reconstruits. En l’espace de 30 ans, le paysage rural de Kaiping a été complètement transformé grâce aux fonds des Chinois d’outre-mer.
La dépression des années 1930, la guerre contre le Japon et la guerre du Pacifique des années 1940 ont stoppé le développement de Diaolous. Entre 1943 et 1947, le contrôle de l’immigration aux États-Unis et au Canada a été aboli, de sorte que de nombreux Chinois sont retournés en Amérique du Nord.
Après la création de la République populaire de Chine en 1949, le banditisme a été stoppé et des mesures d’atténuation des inondations ont été introduites. Un contexte qui a entrainé la disparition des Dialous.
Dans les années 1980 suite à la réouverture de la Chine, de nombreux villageois ont déménagé. Aujourd’hui, de nombreux Diaolous sont vides, gérés par des gardiens, mais toujours considérés par les Chinois d’outre-mer comme leur foyer spirituel dans lequel ils retournent lors d’occasions familiales ou versent de l’argent pour que des prières soient dites pour leurs ancêtres. Certains contiennent encore tous leurs meubles et les accessoires d’origine.
Photos des tours de Kaiping
Moins médiévales que les tours de Merle, voici quelques images de ces Diaolous, les tours de Kaiping:
Kaiping Diaolou par Kevin Poh (CC BY 2.0).
Winding path par Payton Chung (CC BY 2.0).
Leaning Diaolou David (CC BY-NC-SA 2.0).
Reflected Diaolou David (CC BY-NC-SA 2.0).
Diaolou Rooftop par David (CC BY-NC-SA 2.0).
walking from village par Payton Chung (CC BY 2.0).
village pond par Payton Chung (CC BY 2.0).
Vidéo des tours de Kaiping
Voici une vidéo de l’Unesco sur ce patrimoine étonnant des Dialous de Chine, les tours de Kaiping:
Via Amusing Planet.
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