Quand on pense à la sculpture sur bois, on imagine souvent des masques traditionnels, des meubles rustiques ou des animaux stylisés. Mais avec l’artiste ougandais Donald Wasswa, oubliez les clichés : ici, le bois prend des allures de science-fiction, avec des formes organiques et futuristes qui semblent flotter entre deux mondes.
« Lutamaguzi » (2025), albizia, ébène et cuivre, 22 x 17 x 14 cm.
Quand la nature rencontre la science-fiction
Basé à Kampala, Donald Wasswa travaille des essences comme l’albizia (aussi appelée silk tree) et l’ébène, auxquelles il ajoute des détails en cuivre. Résultat : des sculptures qui ressemblent à des méduses extraterrestres, dotées de tentacules élégants mais inquiétants. On pourrait presque les imaginer dans un aquarium intergalactique, entre un loup géant préhistorique et une dionée attrape-mouche carnivore.
« Kayondo » (2025), Albizia, ébène et cuivre, 40 x 26 x 28 centimètres
Ces œuvres se situent à la frontière entre l’organique et le mécanique, entre le familier et l’inconnu. Elles interrogent : comment les objets qui nous entourent influencent-ils notre perception de l’avenir ? Et si les meubles de demain ressemblaient plus à des créatures hybrides qu’à des chaises Ikea ?
Détail de « Kayondo »
Des créatures entre douceur et tension
Wasswa s’inspire de la forme mouvante des méduses, symboles d’élégance mais aussi de danger. Ses sculptures oscillent ainsi entre une apparente douceur et une tension palpable, comme si ces formes prêtes à bondir pouvaient à tout moment quitter leur socle.
« Muganzi » (2025), Albizia, ébène et cuivre, 40 x 34 x 20 centimètres
Dans leur présence, on retrouve un mélange d’émerveillement et d’étrangeté, ses créatures brouillant la frontière entre beauté et inquiétude comme certaines créations de Clémentine Bal.
« Muhangi » (2025), Albizia, ébène et cuivre, 30 x 38 x 30 centimètres
Une reconnaissance internationale
Si vous êtes à Londres cet automne, vous pourrez admirer ces sculptures lors de la foire d’art contemporain africain 1-54, qui se tiendra du 16 au 19 octobre. Une belle vitrine pour un artiste qui apporte un souffle résolument nouveau à la sculpture contemporaine.
Et pour prolonger le voyage artistique, pourquoi ne pas explorer d’autres créateurs qui transforment la matière en visions étranges, comme le sculpteur Tomohiro Inaba.
« Gyagenda » (2025), Albizia, ébène et cuivre, 34 x 24 x 20 centimètres
En résumé
Avec Donald Wasswa, le bois ne se contente plus d’être un matériau noble : il devient un vecteur d’imaginaire, un pont entre le monde naturel et un futur fantasmé. Ses méduses sculptées, mi-créatures marines, mi-machines, questionnent notre rapport à la matière et à l’inconnu.
Alors, la prochaine fois que vous verrez un arbre, demandez-vous : est-ce qu’il finira en table basse, ou bien en créature extraterrestre prête à rejoindre une exposition ?
« Kyomuhendo » (2025), Albizia, ébène et cuivre, 38 x 36 x 25 centimètres
Sources-liens
Toutes les photos: crédits Donald Wasswa.
Colossal
Circle Art Gallery
1-54
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