Le pigeon de Nicobar - l'espèce vivante la plus proche du défunt dodo

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Le pigeon de Nicobar (Caloenas nicobarica) ou Nicobar à camail est l’espèce vivante la plus proche du défunt dodo.

Mais bien qu’ils soient parents, ce pigeon qui vit dans les îles Nicobar ainsi que d’autres régions insulaires d’Asie du Sud-Est ne ressemble pas du tout au dodo. Ce volatile aux pattes rougeâtres et à la queue blanche possède un plumage d’un magnifique bleu mêlé à du vert et une couleur cuivre.

« Nicobar Pigeon » par Josh More / flickr (CC BY-NC-ND 2.0).

Le pigeon de Nicobar, un oiseau coloré

Ces couleurs vives viennent probablement du fait qu’il ne connait que peu de prédateurs naturels et n’a pas besoin de se cacher. Un confort qui pourtant a été fatal à son cousin le dodo.

Il se distingue par son plumage irisé présentant une agréable variété de couleurs. Son corps est recouvert de plumes d’un vert métallisé aux reflets turquoise, émeraude et cuivre, qui scintillent à la lumière.

Crédit photo Steve Wilson /Flickr (CC BY 2.0).

Contrairement à la plupart des autres pigeons, son plumage est plus long et soyeux, formant une sorte de crinière autour de son cou et de sa tête, sans former une couronne comme celle du goura de victoria.

Sa queue est courte et blanche, contrastant avec les teintes vibrantes de son corps. Les ailes, robustes et de couleur sombre, lui permettent de parcourir de longues distances sans toutefois rivalisé avec le pigeon de Budapest.

Cette espèce est de taille moyenne, mesurant environ 40 cm de long, avec un poids variant entre 500 et 600 grammes. Ses yeux rouges et son bec noir ajoutent à son apparence particulière, et ses pattes sont courtes et adaptées à la vie sur le sol, où il passe la majorité de son temps à chercher de la nourriture.

Un oiseau des îles

Le pigeon de Nicobar vit principalement dans les forêts tropicales denses des îles de l’Asie du Sud-Est: les îles Nicobar, Sumatra, Palawan et les Philippines. Son habitat naturel inclut les mangroves et les forêts humides côtières. Ce type de paysage luxuriant lui fournit des ressources abondantes en termes de nourriture et de protection.

Bien qu’il soit principalement un habitant des forêts, il est capable de parcourir de grandes distances en vol pour migrer entre différentes îles, ce qui explique son vaste territoire géographique. En raison de sa capacité à voler sur de longues distances, le pigeon de Nicobar joue un rôle essentiel dans la dispersion des graines, aidant à maintenir la biodiversité dans ces écosystèmes insulaires fragiles.

Crédit photo _paVan_ / flickr (CC BY 2.0).

Un régime alimentaire qui influe l’écosystème

Comme de nombreux autres pigeons, le pigeon de Nicobar est principalement granivore. Il se nourrit donc de graines, de fruits tombés au sol, de baies et de petits insectes qu’il trouve dans la litière forestière. Grâce à son bec robuste, il est capable de décortiquer les graines mais aussi de manger des fruits durs. Il est souvent observé en train de fouiller le sol de la forêt à la recherche de nourriture, seul ou en petits groupes.

Ce régime alimentaire joue un rôle crucial dans son environnement, car en consommant des graines et des fruits, il participe à la dispersion des plantes, contribuant ainsi à la régénération des forêts. Ce mécanisme est particulièrement important dans les écosystèmes insulaires, où la diversité végétale peut dépendre fortement des espèces animales pour assurer la propagation des plantes.

Crédit photo cuatrok77/flickr (CC BY-SA 2.0).

Une espèce quasi-menacée à la génétique particulière

Malheureusement, le pigeon de Nicobar est une espèce menacée, principalement en raison de la destruction de son habitat et de la chasse. Les îles sur lesquelles il vit sont de plus en plus soumises à la déforestation pour l’agriculture, l’exploitation forestière et le développement touristique, réduisant ainsi les zones forestières nécessaires à sa survie.

Dans certaines régions, il est chassé pour sa viande ou capturé pour le commerce illégal d’oiseaux exotiques, en raison de son apparence spectaculaire. L’importation de prédateurs non indigènes comme les rats et les chats décime également les populations.

L’UICN classe le pigeon de Nicobar comme une espèce « presque menacée », et diverses initiatives de conservation sont en cours pour protéger son habitat et limiter les pressions humaines sur ses populations. La protection de ses habitats insulaires et la création de réserves naturelles sont cruciales pour sa survie à long terme.

Crédit photo Martin Heigan/flickr (CC BY-NC-ND 2.0).