Des scientifiques ont découvert qu’un parasite de la famille du ténia conserve les fourmis plus jeunes longtemps si bien qu’on pourrait l’appeler le parasite de jouvence.
L’étude, de l’Université Johannes Gutenberg de Mayence en Autriche, a porté sur des fourmis du genre Temnothorax et celles infectées par Anomotaenia brevis vivent au moins 3 fois plus longtemps que les autres. Certes ce n’est pas la jeunesse éternelle mais il faut avouer que le scénario tient un peu (beaucoup?) de la science-fiction.
Temnothorax cf. affinis worker par Roman Borovsky (CC BY-SA 3.0 DEED).
Pour cette étude, le professeur Susanne Foitzik et son équipe ont suivi 58 colonies de fourmis Temnothorax en laboratoire durant trois ans, avec un suivi particulier aux spécimens infectés par le ténia Anomotaenia brevis.
53 % de ces ouvrières étaient vivantes à la fin de l’étude, tandis que tous les spécimens non infectés de la même génération étaient morts depuis longtemps. Seules les reines, qui peuvent vivre jusqu’à 20 ans, étaient encore en vie.
Difficile de savoir exactement de combien de temps le parasite prolonge l’espérance de vie mais potentiellement des ouvrières infectées pourrait vivre plus longtemps que leur reine.
Une longévité également visuelle puisque les infectées gardent leur couleur jaune de jeunesse au lieu de brunir au fil du temps.
Crédit photo Susanne Foitzik.
Difficile toutefois de savoir comment le parasite de jouvence s’y prend, peut être en modifiant les gênes.
En tout cas, les infectées font l’objet d’énormément de soin de la part des autres, plus même que les reines.
Elles deviennent toutefois des fourmis zombies (ce ne sont pas les seules, le champignon Ophiocordyceps unilatéralis réussissant aussi à zombifier ces insectes) et inutiles à la colonie, passant leur temps à ne rien faire.
Et à la différence de la limace Elysia cf. marginata, elle n’est pas capable d’auto-décapitation pour s’en débarrasser.
Un comportement parfait pour l’objectif du parasite: finir dans l’estomac d’un oiseau et répandre ensuite ses larves via les fientes, déclenchant un nouveau cycle. Coupant les comportements naturels de la fourmi comme notamment la fuite, le parasite met sans défense l’insecte pour servir son dessein.
La longévité prodiguée n’est donc pas gratuite et peut être de paradoxalement très courte durée dans la vie sauvage.
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Découvrez également ce monstrueux parasite qui sort d’une mante religieuse, un terrible nématomorphe capable de manipuler son hôte.
j’en soupconne certains d’être touchés par ce parasite…
Plus par le côté zombi que jeune j’imagine 🙂