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Le nématomorphe, un ver parasite qui manipule son hôte en lui volant son ADN

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Le nématomorphe (Nematomorpha) est un terrible ver parasite qui manipule son hôte en lui volant son ADN.

Avec une tête aussi large que le corps, le nématomorphe est long et très fin si bien qu’il est appelé hairworm chez les anglosaxons, le ver cheveux en rapport à sa finesse.

Malgré son apparente fragilité, il s’agit toutefois d’un ver parasite cauchemardesque pour les arthropodes, finissant par amener à se noyer ceux qui l’hébergent afin de perpétuer son cycle de vie.

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Spinochordodes in Meconema par Dr. Andreas Schmidt-Rhaesa (CC BY-SA 3.0 DEED).

Le nématomorphe, ver parasite par excellence

Les nématomorphes se répartissent sur quelques 325 espèces différentes. Ils mesurent entre 10 et 70 centimètres de long pour une largeur de 0.5 à 2,5 millimètres de diamètre.

Au stade larvaire, le premier objectif du ver cheveux est de se faire manger par un têtard ou un moustique.

Il reste ensuite en sommeil jusqu’à ce que cet hôte initial soit lui-même mangé par une créature plus grande, comme un grillon, une sauterelle ou une mante (en voir un sortir d’une mante religieuse ici).

Une fois son cheval de Troie digéré par le nouvel hôte, le ver parasite se réveille et commence à priver le pauvre insecte de nutriments.

Cela ne prend que trois mois environ, après quoi le nématomorphe manipule d’une manière ou d’une autre son hôte à aller vers l’eau, où il n’irait jamais de lui-même, pour se noyer. Sans le transformer complètement en zombie comme le ténia avec les fourmis, le nématomorphe oblige toutefois l’insecte à faire une chose complètement non naturelle pour lui.

Les nématomorphes se reproduisent dans l’eau, donc après la mort de leur hôte, ils nagent jusqu’aux nématomorphes en boule les plus proches pour se reproduire et recommencer le cycle.

Le mystère de la manipulation du ver parasite

Les scientifiques connaissent le processus du ver depuis des années, mais une équipe de chercheurs affirme avoir enfin compris comment les nématomorphes lessivent réellement le cerveau de leurs hôtes.

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Current Biology, les vers cheveux utilisent une sorte de mécanisme de copie pour reproduire les produits chimiques habituellement produits par leurs hôtes pour manipuler leur comportement. Les chercheurs ont examiné l’ADN de l’espèce de ver Chordodes fukuii et celui de son hôte préféré, les mantes, et ont observé que 1 420 gènes Chordodes correspondaient étroitement à ceux de son hôte.

On pense que ce type de transfert horizontal de code génétique s’est produit lentement, les vers volant de petites parcelles de code sur de longues périodes de temps.

Si le transfert génétique se produit généralement verticalement, les parents le transférant à leur progéniture, dans ce cas, le ver est capable de voler directement des morceaux d’ADN de mante.

C’est cette similarité génétique qui permet au parasite de produire des produits chimiques comme la dopamine pour manipuler les mantes et les amener à faire quelque chose qu’elles ne feraient pas normalement.

« Nous avons trouvé des niveaux de dopamine extrêmement élevés chez certaines mantes manipulées par rapport aux mantes non manipulées et non infectées », a écrit l’auteur de l’étude Tappei Mishina, ajoutant qu’il ne s’agissait que de l’un des trois mécanismes potentiels utilisés par le parasite.

Tout comme chez les humains, la dopamine stimule la motivation et le mouvement chez les mantes, permettant aux vers parasite de les guider vers leur perte.

Un autre mécanisme possible consiste à activer des gènes qui encouragent la mante à se déplacer vers la lumière, comme celle réfléchie par les plans d’eau. Les chercheurs ont également découvert des changements dans le rythme circadien de la mante, ce qui suggère que le ver parasite rend son hôte plus actif pendant la journée, lorsqu’il est plus susceptible de trouver la lumière se reflétant sur la surface de l’eau.

Les hôtes n’ont malheureusement pas de possibilité de se débarrasser du ver parasite comme pourrait le faire la limace de mer capable d’auto-décapitation, mais tous les hôtes ne meurent pas une fois le nématomorphe parti.

Vidéo d’un ver parasite

Voici une vidéo d’un de ces vers parasites sortant d’un cricket:


Autre parasite léthal pour les insectes, découvrez également le champignon chenille qui est aussi le champignon le plus cher du monde.

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3 commentaires sur “Le nématomorphe, un ver parasite qui manipule son hôte en lui volant son ADN”

  1. incroyable, on se demande à quel moment l’évolution a permis d’en arriver à un tel cycle :O

    peut-être que cela explique le comportement de certains darwins awards ^^

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