Le hibou maître-bois (Asio stygius) est un rapace nocturne de la famille des Strigidés qui est parfois surnommé chouette du diable ou chouette stygienne.
Une appellation de chouette, bien qu’il s’agisse d’un hibou avec ses aigrettes au dessus de la tête, qui provient probablement du terme anglais stygian owl, owl ne différenciant pas hibou et chouette.
Crédit photo Hector Bottai (CC BY-SA 4.0).
La mystérieuse chouette du diable
Ce hibou habite principalement dans les forêts humides d’Amérique centrale et du sud, où il pourrait rencontrer la harpie féroce si l’un n’était pas diurne et l’autre strictement nocturne.
Le hibou maître-bois a une apparence somme toute assez standard pour un hibou, c’est oiseau discret difficile à apercevoir en raison de son plumage brun marbré qui se fond parfaitement dans l’écorce des arbres.
Avec ses 38 à 48 centimètres de longueur, il déploie une envergure de 90 à 110 centimètres pour un poids de 600 à 700 grammes.
Crédit photo Alexander Martinez (CC BY 4.0).
C’est son regard qui lui vaut une réputation diabolique. Si ses yeux sont normalement jaune voir jaune-orange, en réfléchissant la lumière la nuit ils paraissent d’un rouge satanique. Le mot anglais stygian vient d’ailleurs du terme grec Styx, le fleuve des enfers.
Ses grands yeux très expressifs sont incrustés dans un cercle facial sombre et son plumage est brun foncé et gris avec des rayures plus claires sur le dessous.
Son nom de « chouette du diable » provient donc principalement de son regard qui reflète la lumière mais aussi de ses mouvements silencieux et de son cri étrange qui évoque des sons mystérieux dans la nuit noire.
Crédit photo isabellaqb (CC BY-NC 4.0).
Un chasseur camouflé
Le hibou maître-bois est passé maître dans l’art du camouflage. Son plumage est conçu pour ressembler aux écorces d’arbre, ce qui lui permet de se cacher des prédateurs et des curieux. Pendant la journée, il reste immobile, perché sur une branche, le corps allongé et les yeux mi-clos, se confondant avec l’écorce.
Comme beaucoup d’autres hiboux et chouettes, le hibou maître-bois est un prédateur nocturne. Il se nourrit principalement de petits mammifères (y compris des chauves-souris), d’oiseaux, d’insectes, et parfois de reptiles et de grenouilles.
Crédit photo ADLAI MENESES (CC BY-NC 4.0).
Sa vision nocturne est exceptionnelle, et ses oreilles ultra-sensibles lui permettent de localiser ses proies même dans l’obscurité la plus totale.
Un autre de ses atouts est son vol silencieux. Grâce à la structure particulière de ses plumes, il peut fondre sur ses proies sans faire le moindre bruit, un avantage crucial pour un chasseur de la nuit.
Crédit photo Jason Crespo (CC BY-NC-SA 4.0).
La « chouette du diable », un hibou de légendes
Le hibou maître-bois a inspiré de nombreuses légendes et superstitions.
Dans certaines cultures, il est perçu comme un messager d’esprits ou un présage de malheur, d’où son surnom de chouette du diable notamment dans les Caraïbes. D’autres, en revanche, le considèrent comme un gardien des forêts et un symbole de sagesse.
Crédit photo Luciano Bernardes (CC BY-NC 4.0).
Ces croyances contrastées reflètent la dualité de la chouette stygienne, à la fois fascinante et intimidante. Sa présence dissimulée dans les jungles épaisses, combinée à son chant mélodieux mais inquiétant, contribue à alimenter les récits autour d’elle.
Sa répartition s’étend du nord du Mexique jusqu’au Paraguay et au nord de l’Argentine, en passant par certaines îles des Caraïbes, et il est un prédateur essentiel à l’équilibre écologique.
Si sa population semble stable, même si ce rapace discret est difficile à recenser, il reste toutefois en danger du fait de la déforestation, de la fragmentation des habitats et bien sûr du changement climatique.
Loin d’être un animal maléfique, la chouette du diable, cousin du hibou petit-duc de Principe, est un maillon crucial de la biodiversité tropicale à protéger.
Crédit photo David (CC BY-NC 4.0).
Vidéo du hibou maître-bois
Voici en complément une vidéo d’un hibou maître-bois et de ses poussins:
Crédit photo edwinmunera (CC BY-NC 4.0).
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