Lors du festival annuel Ka’el, les hommes de la tribu Bodi s’affrontent dans un concours du plus gros ventre afin de devenir le « gros homme de l’année » et de gagner le respect à vie de la tribu.
Si un gros ventre et l’obésité sont considérés comme des fléaux de la vie moderne, notamment pour l’esthétique et les risques de santé, dans cette tribu de la vallée de l’Omo au sud de l’Ethiopie, le ventre bedonnant a un côté impressionnant et attirant.
Crédit photo Towfiqu barbhuiya.
Pourtant les hommes de cette tribu d’agriculteurs sont généralement fins et sveltes mais, pour ce concours du plus gros ventre, ils suivent un régime à base de lait de vache, de yaourt, de sang cru et de miel pendant plusieurs mois pour engraisser.
Quasiment 6 mois avant le festival, les participants cessent toute activité physique pour se centrer sur la prise de poids.
Un peuple d’éleveur, à l’instar de leurs voisins de la tribu Hamer, dont l’alimentation la plus grasse tourne autour de la vache, un animal sacré pour lequel leur langue comporte quelques 80 synonyme. Pour en prélever le sang, ils ne pratiquent pas l’abattage mais percent une veine avec une lance, recueillent un pot de sang puis scellent la plaie avec de l’argile.
Durant la période d’engraissement, les hommes restent dans leur hutte et se font nourrir par leurs femmes (voir ces portraits de femmes de la vallée de l’Omo). Le premier « bol » de lait et de sang de vache d’un volume de 1 ou 2 litres leur est servi au lever du soleil et ils doivent en consommer toute la journée pour espérer gagner la compétition.
Certains d’entre eux ont du mal à absorber cette concoction ultra protéinée et finissent par vomir violement.
Habituellement maigres et musclés, les hommes deviennent si gros qu’ils ne parviennent qu’à peine à bouger.
Un sacrifice qu’ils sont prêts à faire pour gagner ce concours du plus gros ventre et surtout le respect de la tribu.
Le jour de la fête de Ka’el, qui a généralement lieu en juin ou juillet, les hommes se couvrent d’argile et de cendre et paradent leurs gros ventres à la vue de tous. Les membres de la tribu votent pour celui qui a le ventre le plus saillant avec le corps le plus robuste, et le gagnant est alors nommé « gros homme de l’année ».
Après le festival, le ventre des hommes retrouve sa taille normale en quelques semaines.
Le seul prix pour ce concours d’engraissement est la renommée et le respect, mais c’est un si grand honneur pour les Bodi que les gagnants sont généralement considérés comme des héros locaux pour le reste de leur vie.
Après ces portraits de membres de la tribu Karo, voici une vidéo sur cet étonnant concours du plus gros ventre de la tribu Bodi:
Via Oddity Central.
Autre tribu de la vallée de l’Omo, découvrez également la tribu Mursi dont les femmes portent les célèbres plateaux labiaux.