A la période des foins, la campagne roumaine se pare de meules de foin traditionnelles aux allures particulières.
Un art local qui donne des meules aux caractéristiques uniques, en forme de grosse cheminée culminant pour certaines à 4 mètres de haut.
Les meules de foin roumaines, une ancienne tradition
Une tradition millénaire, transmise de génération en génération, impérative à une époque, le foin devant nourrir les animaux durant l’hiver.
La première étape est la construction d’un support tripode constitué de 3 poteaux mis en forme de pyramide sur un sol sec. Des poteaux liés entre eux par des montants en branchages, une structure souvent dissimulée par le foin.
Au sol sont également mis des branches pour éviter le contact entre le foin et la terre et permettre de ventiler ces bottes de foin pyramidales.
La clé de la réussite est aussi la sécheresse. un foin humide pourrira à coeur et même pourrait fermenter et la chaleur engendrée par la fermentation mettre le feu à la meule.
Les conditions réunies, le foin peut alors être empilé, une personne légère montant sur le dessus du tas pour pouvoir le répartir correctement.
La pile est ensuite peignée au râteau, la couche extérieure protégeant l’intérieur des intempéries en durcissant et s’imperméabilisant, formant une espèce de croute.
La touche finale est une couronne posée sur le faitage du tas de foin, évitant que le haut s’envole avec le vent et ne finisse par ruiner les efforts des agriculteurs.
Les meules d’amour
Les meules de foin sont profondément ancrées dans la culture et la langue roumaine.
Il existe de nombreuses expressions y faisant référence. Lorsque, à partir de la ville de Timişoara, les manifestations de 1989 contre le régime communiste Nicolae Ceausescu ont conduit à une révolution sanglante, la population disait que c’était l’étincelle sur une botte de foin très sèche.
Lors de l’occupation du pays par la Turquie, bandits et résistants se cachaient dans les meules et les soldats turcs en patrouille poignardaient souvent au hasard les piles au cas où quelqu’un serait caché à l’intérieur.
Se cacher dans les tas de foin est pourtant davantage associé à l’amour qu’à la guerre.
Dans le passé, les agriculteurs surveillaient avec attention leurs filles vis à vis de l’aide embauchée. Souvent, la construction d’une meule entraînait des liaisons amoureuses à l’abri, cachées dans le foin. Les pères méfiants mettaient régulièrement des coups de fourches dans les meules afin de s’assurer que la pudeur de leurs filles reste intacte. Il se dit que beaucoup de jeunes hommes portaient une cicatrice connue sous le nom de fourche d’amour.
Photos des meules de foin de Roumanie
Avec une forme qui permet difficilement aux vaches de jouer, voici quelques images des traditionnelles meules de foin de Roumanie:
Romania 3rd-14th January 2005 113 par Clifton Beard (CC BY-NC 2.0) .
Crédit photo AndreeaMaria03/Pixabay.
Simplicity of nature par Vasile Hurghis (CC BY-NC 2.0).
Sătic, view to Pecineagu Dam and Piatra Craiului mountain par Andrei Zdetovetchi (CC BY-NC-SA 2.0).
P8041580 par Basil & Tracy Brooks (CC BY-NC 2.0).
Forking Hay par Basil & Tracy Brooks (CC BY-NC 2.0).
Raking the Haystack par Basil & Tracy Brooks (CC BY-NC 2.0).
Haystacks par Judith (CC BY-NC 2.0).
Shed & Haystack par Andrei Dragusanu (CC BY-NC-ND 2.0) .
Buchenland, Bukovina, hay, haystack, Lens Nikon 16-85mm f-3.5-5.6G ED VR DX AF-S Nikkor, Romania.jpg par globetrotter_rodrigo (CC BY-NC-ND 2.0) .
Biserica Sfântul Nicolae par Alex Berger (CC BY-NC 2.0).
Haystacks, Transylvania par ImageManHunter (CC BY-NC-ND 2.0).
Hut beside a haystack;-) par Jackson Lee (CC BY-NC-SA 2.0)
Crédit photo Luc Coekaerts (domaine public).
Des géants de paille qui sont un bel élément de plus dans les splendides paysages de Roumanie.