Depuis près de 2 millénaires, elle scrute l’océan, inébranlable face aux tempêtes et aux siècles : la Tour d’Hercule (Torre de Hércules), située à La Corogne en Galice (Espagne), détient le record mondial du plus vieux phare encore en service.
Crédit photo saiko3p.
Un vestige romain toujours debout
Construite par les Romains au Ier siècle après J.-C., probablement sous le règne de l’empereur Trajan (98-117), cette tour servait déjà de repère aux navires naviguant le long des côtes accidentées de la péninsule Ibérique. Baptisée Farum Brigantium à l’époque, elle dominait l’Atlantique du haut de ses 34 mètres d’origine (remontés à 55 m aujourd’hui via deux niveaux octogonaux du XVIIIe), perchée sur son rocher culminant à 57 mètres au dessus du niveau de la mer.
Crédit photo chausinho (CC BY-NC-SA 2.0).
Fait rare pour l’époque, on connaît le nom de son architecte : Caius Sevius Lupus, originaire de Lusitanie (actuel Portugal), qui a eu la bonne idée de graver son nom dans la pierre, façon tag antique. De nos jours, les tags de phare sont plus dans une dimension street-art.
Crédit photo Bernt Rostad (CC BY-NC-ND 2.0).
En 1791, la tour a été restaurée par l’ingénieur Eustaquio Giannini, qui l’a entouré d’un revêtement néoclassique sans détruire le noyau romain d’origine. Résultat : un mélange de styles qui ferait frémir un puriste, mais qui a permis au phare de conserver sa fonction… et son charme historique. Aujourd’hui encore, la lanterne moderne, perchée tout en haut, émet un signal lumineux visible à 32 milles nautiques (environ 59 km).
Crédit photo Astro Oscar (CC BY 2.0).
Un phare record
La Tour d’Hercule est considérée comme le plus vieux phare du monde encore en activité. Son fonctionnement ininterrompu depuis le IIe siècle en fait un cas unique et remarquable dans l’histoire de l’architecture maritime. Un record de longévité pour ce doyen des phares, certains de ces bâtiments sauvant des vies affichent d’autres records comme Stannard Rock Light celui du plus isolé du monde.
Crédit photo Jose Luis Cernadas Iglesias (CC BY 2.0).
Aujourd’hui, l’édifice est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et se situe au cœur d’un parc protégé de 50 hectares, idéal pour les amateurs de balades et de panoramas impressionnants.
Pour la petite histoire, Pablo Picasso à vécu une partie de son enfance à La Corogne. Il a dessiné et peint plusieurs fois cette tour qu’il appelait « la tour caramel ».
Crédit photo Jorge Bernal (CC BY-NC-ND 2.0).
Une légende signée Hercule (ou presque)
Selon le folklore local, c’est le héros Hercule lui-même qui aurait construit la tour après avoir vaincu le géant Gerion. Il aurait même enterré sa tête sous l’édifice. Une version mythologique évidemment bien plus épique que le récit historique.
Crédit photo manuel.cacheiro (CC BY-NC-ND 2.0).
La tour figure aussi dans d’autres légendes, comme celle de Breogán, roi celte qui aurait vu l’Irlande depuis son sommet. Une inspiration pour les peuples gaéliques, bien avant l’invention de la boussole.
Crédit photo J.Rio (CC BY-NC-ND 2.0).
Vidéo de la Tour d’Hercule
Moins au bout du monde que le phare de San Juan de Salvamento, voici une vidéo de cet autre phare d’exception, la Tour d’Hercule:
Aller à la tour d’Hercule
L’adresse de ce phare dominant l’entrée du port de La Corogne est: Avenida Doctor José L. Vázquez Iglesias s/n, 15002 A Coruña, Galice, Espagne.
Ses coordonnées GPS sont: 43° 23′ 9″ N, 8° 24′ 23″ O.
Voici sa position sur Google Maps:
Crédit photo lgbarrio (CC BY-NC-ND 2.0).
Sources pour aller plus loin
• Wikipédia
• Unesco
• Visitcoruna
• Figaro Nautisme
Crédit photo Contando Estrelas (CC BY-SA 2.0).
A voir également ces 20 plus belles tours d’observation du monde.
Un jolie bâtit, on se demande toujours avec quelle moyens à l’époque ils ont pu réussir de construire un tel monument ?
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