A Djeddah en Arabie saoudite se trouverait la tombe de Eve, ou Hawa qui est le nom arabe d’Ève dans la tradition islamique, la Eve biblique créée à partir d’une côte de Adam.
D’aucuns prétendent également que le nom de la ville viendrait de Jaddah signifiant grand-mère en arabe, une référence à Eve, la «grand-mère de tout le monde».
Crédit photo George Richards.
Djeddah, terre d’exil de Eve
Le Coran, comme la Bible et la Torah, raconte l’histoire d’Adam et Eve et comment ils ont été expulsés du paradis après avoir désobéi à Dieu en mangeant le fruit défendu. Si la Bible ne mentionne pas où ils se sont retrouvés sur terre, selon la tradition arabe, on pense qu’Adam et Eve ont mené des vies séparées.
Adam aurait été exilé à La Mecque, où Dieu lui aurait ordonné de construire la Kaaba, le rocher noir sacré auquel les musulmans du monde entier sont confrontés lors de leurs cinq prières quotidiennes.
Eve aurait été envoyée à Djeddah, où elle aurait vécu le reste de sa vie et y aurait été enterrée.
La première mention documentée de la tombe de Eve (ou tombe de Hawa) est celle de l’historien et cartographe arabe Muhammad al-Idrisi au milieu du XIIe siècle.
Plus tard, Ibn Jubayr, à la fin du XIIe siècle, a déclaré qu’à Djeddah, il y a un endroit avec un ancien dôme , qui aurait été le lieu de sépulture de Eve.
Les historiens Ibn Al-Mujawir et Ibn Khallikan (tous deux du XIIIe siècle) font clairement référence au tombeau d’Eve à Djeddah, mais le célèbre voyageur Ibn Battuta (XIVe siècle) ne l’a jamais mentionné lors de sa visite à La Mecque.
Des historiens comme Tabari, Masudi et d’autres affirment également que, selon la tradition, Eve est enterrée à Djeddah, mais ne donnent aucun détail sur sa tombe.
Eves-tomb-the-story-of-a-pilgrimage-to-hijaz par Nawab Sultan Jahan Begam (domaine public).
La tombe de Eve, une allure étrange
En 1853, le célèbre explorateur, géographe et ethnologue britannique Sir Richard Francis Burton a visité la prétendue tombe d’Eve déguisée en pèlerin musulman.
Sir Burton a expliqué que la tombe était disposée sous la forme d’un vaste corps allongé. Il mesura sa longueur et sa largeur avec ses pas, et remarqua à son guide que
if our first parent measured a hundred and twenty paces from head to waist, and eighty from waist to heel, she must have presented much the appearance of a duck.
(si notre premier parent mesurait cent vingt pas de la tête à la taille, et quatre-vingts de la taille au talon, elle devait avoir l’apparence d’un canard. )
Le consul britannique par intérim SR Jordan décrit en 1926 le tombeau comme mesurant environ 200 mètres de long et environ 4 mètres de large, avec une petite mosquée au milieu, où, moyennant le paiement de quelques bakchich, le gardien de l’édifice peut soulever une dalle du sol pour permettre aux visiteurs d’admirer le corps.
Une tombe extraordinairement étendue évoquant la sépulture d’une géante (voir le mystère du géant de Castelnau), dans une configuration loin des tombeaux monumentaux de Madain Saleh, la seconde Petra.
1900 Tomb of Eve Jiddah par Samuel Marinus Zwemer (domaine public).
La tombe de Eve de Djeddah rasée
Awn ar-Rafiq, émir et chérif de La Mecque de 1882 à 1905, aurait tenté de démolir la tombe de Eve, mais cette intention a provoqué un tollé public. Il aurait alors déclaré:
Mais pensez-vous que ‘notre mère’ était si grande ? Si la bêtise est internationale, laissez la tombe ainsi.
Rappelons toutefois que à une certaine époque, la taille d’Adam était estimée à 60 coudées (environ 27 mètres), et celle d’Ève presque autant.
La tombe a finalement été détruite en 1928 par Amir Faisal, le vice-roi du Hedjaz âgé de 19 ans et fils d’Ibn Saud, sultan du Nejd et roi du Hedjaz, effaçant cette imposture du ‘tombeau de la mère’.
En 1975, le sol de ce lieu de sépulture légendaire d’Eve a même été bétonné pour dissuader les pèlerins d’y rendre hommage ou d’y prier.
Aujourd’hui, le cimetière n’est plus qu’une rangée de tombes anonymes, et rien n’indique que la tombe de Eve n’ait jamais existé.
Eves-tomb-pelerinage-a-la-mecque-et-a-medina par Saleh Soubhi (domane public).
Malgré l’absence de toute preuve archéologique, les croyants continuent à faire vivre la légende.
« La tombe de ma mère repose dans le même cimetière que celle de la mère de toute l’humanité, Hawa », proclame fièrement Sami Nawar, le directeur général de la culture et du tourisme à Djeddah. Comme Nawar, il y a des centaines de familles saoudiennes qui ont des proches enterrés à Djeddah, le cimetière de Mère Eve.
Sami Angawi, un architecte et historien saoudien explique que les objets et monuments historiques ne sont pas conservées, la doctrine wahhabite prônant plutôt leur suppression et s’opposant à l’idolâtrerie.
Il déclare:
La tombe d’Eve n’est plus qu’un trou plat parmi un cimetière de tombes anonymes. On l’a laissé se détériorer, et il ne nous reste plus que la légende, qui vivra et se transmettra aux générations futures.
Si pour certains la tombe de Hawa se trouve à Djeddah, pour les juifs elle se trouve au sein du tombeau des Patriarches de Hébron en Judée.
Sources pour aller plus loin
• In unmarked Saudi tomb lies ‘grandmother of everyone’
• ARABIA: Tomb of Eve
• Eve’s tomb: An ancient religious mystery that once intrigued Jeddah
• The tomb of Eve, a story of Saudi heritage and belief
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ha la la, je conçois que l’on peut croire en Dieu car il n’y a aucune preuve de son existence ou sa non-existence (la théorie de l’évolution darwinienne ne conteste que les chimères catholiques mais ne rendent absolument pas impossible l’existence d’un dieu)
Par contre, je suis toujours sidéré par toutes les religions qui essaient, avec un succès certain qui m’échappe, de faire croire à n’importe quoi ! voire, plus c’est ridicule, plus c’est crédible ^^
Beaucoup aiment à se raccrocher à un artefact, quelque chose qui tiendrait du surnaturel pour stimuler leur foi. Et oui, cela tient souvent du ridicule…