Certaines routes semblent avoir été dessinées pour tester les nerfs des conducteurs. Celle qui relie Besisahar à Chame, dans l’Himalaya népalais, fait partie de ces routes les plus dangereuses au monde. Creusée dans une paroi montagneuse, elle se transforme en véritable torrent pendant la mousson, offrant un spectacle aussi fascinant que terrifiant.
Deux vidéos tournées sur place en témoignent : des véhicules s’y aventurent sous des chutes d’eau verticales, entre paroi abrupte et vide béant. Bienvenue sur une route où la nature a toujours le dernier mot.
Crédit photo Youtube.
Une route de montagne extrême
La route de Besisahar à Chame serpente sur près de 65 kilomètres, grimpant jusqu’à 2 600 mètres d’altitude. Elle suit les pentes escarpées de la région de l’Annapurna, avec une audace qui force le respect. L’étroitesse de la voie, la proximité des falaises et la rudesse du relief en font l’un des trajets routiers les plus périlleux d’Asie.
Ce ruban de terre et de pierres est emprunté chaque jour par des jeeps tout-terrain, mais aussi par les randonneurs du mythique Annapurna Circuit. À chaque virage, les falaises se rapprochent, les torrents grondent et la sensation d’isolement s’intensifie. Conduire ici n’est pas une simple manœuvre : c’est une épreuve.
Quand la route devient cascade
À l’arrivée de la mousson, cette route spectaculaire change littéralement de visage. Les pluies intenses transforment la chaussée en lit de rivière. Là où passaient des véhicules, ce sont désormais des torrents d’eau glacée qui dévalent la montagne. Seuls les conducteurs expérimentés peuvent l’emprunter, à leurs risques et périls évidemment. Certains n’ont toutefois pas vraiment le choix bien sûr.
Démonstration avec ce camion qui tente le passage au milieu des eaux déchainées sur la la route Besisahar-Chamé:
L’adrénaline au bout du chemin
Cette portion de route attire chaque année des voyageurs et amateurs de sensations fortes. Pour beaucoup, la traverser revient à cocher une case sur la liste des routes les plus dangereuses à parcourir dans une vie.
En saison sèche, la traversée peut s’effectuer en quelques heures. Pendant la mousson, elle devient imprévisible : un trajet peut durer toute la journée, voire s’interrompre brutalement si la route s’effondre. Les agences locales préviennent leurs clients : ici, la météo est souveraine. Même les trekkeurs aguerris contournent parfois les passages les plus risqués à pied.
Voici des 4×4 en 2015 tentant la traversée, probablement plus risquée que celle du pont Kuandinsky, en vidéo:
Une route vivante et fragile
Ce qui frappe le plus ici, c’est le caractère vivant de la route. Elle évolue au fil des saisons, s’effrite, s’effondre, renaît. Les habitants des villages voisins la réparent avec les moyens du bord, année après année. Pour eux, il ne s’agit pas d’une curiosité touristique, mais d’un lien vital avec le reste du pays.
Chaque mousson emporte une partie de la piste, chaque saison sèche la voit réapparaître, tant bien que mal. Là où un visiteur voit une cascade infranchissable, un chauffeur local voit simplement la route qu’il emprunte depuis toujours. On est loin ici des routes sophistiquées avec des échangeurs routiers complexes… juste de la survie.
Une route parmi les plus dangereuses du monde
La route de Besisahar à Chame coche toutes les cases : altitude élevée, relief instable, météo imprévisible, infrastructure minimale. Elle n’est pas seulement spectaculaire, sans pourtanat donner l’impression de se jeter dans le vide comme la Storseisundet Bridge de Norvège, elle est véritablement périlleuse. Elle fait désormais partie des itinéraires emblématiques que les amateurs de sensations fortes classent parmi les routes les plus dangereuses du monde, aux côtés de la fameuse “Route de la mort” en Bolivie ou de certains cols tibétains.
Sources pour aller plus loin
• Nepal News
• Khabarhub
• Kathmandu Post
• Rising Nepal Daily
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