Les déchets n’ont jamais été aussi vivants. Depuis plusieurs années, l’artiste française Stéphanie Kilgast transforme boîtes de conserve, pots de confiture ou vieux appareils photo en récifs colorés et luxuriants où la nature reprend ses droits sur les déchets. Son matériau de prédilection ? La pâte polymère, qu’elle sculpte avec une minutie chirurgicale pour imiter coraux, champignons et mousses. Résultat : une seconde vie pour des objets abandonnés, colonisés par une biodiversité miniature pleine d’humour et de poésie.
Quand l’art rencontre l’écologie
La série Discarded Objects (2017-…) est née d’une réflexion sur notre société de consommation et l’accumulation absurde de déchets. Là où d’autres ne voient que rebuts, Stéphanie y imagine des mondes nouveaux, un « apocalypse joyeux » où la nature reprend ses droits sur les traces de l’humanité.
Mon travail est une ode à la vie, où végétaux et champignons rencontrent insectes, animaux et minéraux… dans un dialogue entre l’humanité et la nature.
Les vieux objets métamorphosés en récifs
Une canette cabossée devient un récif corallien éclatant.
Un pot en verre, une fleur charnue.
Un appareil photo oublié, une explosion d’éponges et de champignons multicolores.
Chaque pièce joue sur le contraste entre la froideur industrielle et l’exubérance organique. La pâte polymère, après cuisson, offre des textures d’une finesse étonnante, donnant aux sculptures une apparence à la fois réaliste et surréaliste.
La nature sur les déchets, la poésie dans les détails
Cette invasion colorée est plus qu’un simple effet visuel : elle interroge sur la fragilité des écosystèmes et la capacité de la nature à se réapproprier nos rebuts.
• Les couleurs vives rappellent les récifs coralliens menacés.
• Les champignons évoquent la régénération des sols.
• Les objets recyclés deviennent des supports de méditation écologique.
Une démarche artistique partagée en direct
Stéphanie Kilgast documente son travail sur Instagram et YouTube, où elle dévoile ses coulisses : choix des supports, modelage minutieux, explosion de couleurs. Ses vidéos sont une plongée fascinante dans un monde où le déchet devient beauté.
Entre humour et engagement
Si certaines œuvres portent des titres légers (« Je te lichen beaucoup »), c’est aussi pour rappeler qu’un sourire peut être une arme puissante pour sensibiliser. Ses sculptures sont des manifestes plastiques : à la fois joyeux, inquiétants et profondément actuels.
La nature reprend ses droits sur les déchets par Stéphanie Kilgast
Après la pop culture après l’apocalypse par Filip Hodas, voici des exemples où la nature reprend ses droits sur les déchets par Stephanie Kilgast:
(plus de ses créations sur le site web de l’artiste ici, sur son compte Facebook là ou encore Twitter là)
Toutes les photos: crédits Stephanie Kilgast.
Vidéo de création de Stephanie Kilgast
Pour ne pas arriver à la vie sous-marine en plastique, l’artiste au travail, en vidéo:
[Edit] Suite de ses créations avec ces coraux et champignons dans des vieux livres.