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La mystérieuse mort de James Price : l’alchimiste qui a choisi le suicide

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Dans le monde des promesses grandioses et des affirmations audacieuses, la frontière entre confiance et tromperie peut facilement s’estomper.

En 1783, James Price, chimiste et alchimiste autoproclamé, s’est retrouvé dans une situation délicate qui l’a conduit à une fin tragique.

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James Price.

L’ascension de James Price

Né James Higginbotham à Londres en 1752, Price a changé son nom après avoir hérité d’une fortune considérable.

Il a excellé à l’Université d’Oxford, obtenant un Master of Arts à 25 ans et un doctorat en médecine en 1778.

Son talent lui a valu une élection à la prestigieuse Royal Society en 1781, quelques années avant la naissance du garçon à deux têtes du Bengale qui sera étudié par certains scientifiques de l’institution.

L’expérience alchimique fatidique

En 1782, Price s’est aventuré dans le monde de l’alchimie, cherchant à transmuter des métaux de base en or et en argent. Il a organisé une série de démonstrations publiques, prétendant avoir réussi cette transformation ancestrale mythique.

Lors d’une expérience le 6 mai 1782, Price a utilisé un mélange de borax, de charbon et de nitre, auquel il a ajouté du mercure et une mystérieuse « poudre rouge ». Après chauffage, des globules de métal sont apparus et Price a affirmé que c’était de l’or.

Price a procédé à sept démonstrations publiques, chacune montrant ce qui semblait être la transmutation réussie du mercure en or, puis en argent. Pour ce dernier, il a utilisé une poudre différente, de couleur blanche.

Dans un geste qui soulignait sa confiance dans ses résultats, Price a même offert une partie de l’or qu’il avait produit au roi George III.

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« L’alchimiste découvrant le phosphore » de Joseph Wright of Derby (1734–1797).

Scepticisme et pression de la communauté scientifique

Malgré l’apparente réussite de ses expériences, la communauté scientifique est restée sceptique. Joseph Black, éminent chimiste écossais, a qualifié les affirmations de Price de « rien d’autre qu’une masse d’erreurs ». Il a déclaré:

J’ai pensé qu’il était nécessaire de faire mention de sa brochure dans ma leçon d’introduction de cette saison, mais mon seul but était de dissuader mes élèves de s’abandonner le moins du monde aux notions et aux recherches ruineuses de l’alchimie, que la publication du Dr P., autant qu’on puisse le croire, aurait tendance à encourager. J’ai rappelé à mon auditoire que de nombreuses expériences visant à prouver la possibilité de transformation avaient été exposées ou décrites auparavant et qu’on avait découvert par la suite qu’elles étaient fondées sur des erreurs ou des fraudes ; et j’ai fait remarquer que l’époque actuelle n’exige pas d’incitation aux recherches expérimentales pour dissuader mes jeunes amis de s’engager dans des notions ou des projets alchimiques.

La Royal Society a exigé que Price répète ses expériences sous leur supervision. Initialement réticent, prétextant n’avoir plus de poudre rouge, Price a fini par céder à la pression, acceptant de préparer une nouvelle batch de ses poudres miraculeuses.

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« L’Alchimiste » de Mattheus van Helmont (1623-1679).

La fin tragique de James Price

Le 3 août 1783, alors que les représentants de la Royal Society arrivaient pour assister à la démonstration, Price a bu de l’eau de laurier. L’eau de laurier était autrefois utilisée comme traitement contre l’asthme, la toux, l’indigestion et la dyspepsie, et comme narcotique sédatif. Cependant, l’eau de laurier contient également du cyanure d’hydrogène, un composé extrêmement toxique. Il s’est effondré et est mort sur place, à l’âge de 31 ans.

Les motivations exactes de Price restent un mystère. Il est possible qu’il ait d’abord cru sincèrement en l’efficacité de ses poudres, avant de réaliser son erreur. Incapable d’affronter l’humiliation publique, il a choisi une issue fatale.

La mort de James Price marque la fin d’une époque, symbolisant le déclin de l’alchimie face à l’émergence de la chimie moderne basée sur l’observation empirique et la rigueur scientifique.

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« Un alchimiste scrutant un récipient en verre », par James Northcote (1746-1831).

Via Amusing Planet.

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