Diasemocera petrolei , alias la mouche du pétrole, est un insecte étonnant qui non seulement survit dans le pétrole, une substance hautement toxique pour les autres animaux, mais y prospère aussi.
Depuis des dizaines de milliers d’années, les fosses de goudron de La Brea, près de Los Angeles en Californie, sont un piège mortel pour des millions d’animaux, certains disparus, d’autres encore présents aujourd’hui. Des insectes, des oiseaux, des mammifères et même des dinosaures ont tous trouvé la mort dans ces fosses gluantes à un moment donné, mais une minuscule espèce d’insecte a réussi à s’adapter à cet environnement incroyablement toxique et à l’utiliser à son avantage.
« Diasemocera petrolei » par James Bailey (CC BY-NC 4.0).
La mouche du pétrole, une curiosité biologique
La mouche du pétrole, un insecte volant de la taille d’une mouche à fruits, est la seule espèce d’insecte connue qui peut non seulement survivre dans l’asphalte naturel des fosses de goudron de La Brea, mais qui y réside réellement. Ses larves se développent dans le pétrole visqueux tandis que les mouches adultes passent la majeure partie de leur vie à se promener à la surface des fosses de goudron à la recherche de nourriture. Evidemment, personne n’aurait envie d’utiliser ces larves pour un caviar aztèque.
William Homan Thorpe, éminent zoologiste, éthologue et ornithologue britannique, a un jour qualifié Diasemocera petrolei de « l’une des plus grandes curiosités biologiques du monde ». Les scientifiques ne comprennent toujours pas comment ces minuscules larves peuvent survivre dans les fosses de goudron toxiques de La Brea et même consommer du pétrole sans effets indésirables.
Crédit photo Deep Look/Youtube.
Les larves de mouches à pétrole passent leur vie à ramper dans le pétrole à la recherche d’insectes et d’arthropodes à consommer. Les fosses à goudron de La Brea piègent encore de nombreuses bestioles chaque jour, ce qui permet aux larves voraces de trouver toujours de quoi se nourrir. Elles respirent grâce à de minuscules tubes à air situés à l’arrière de leur corps translucide, mais des expériences ont montré qu’elles peuvent rester immergées dans le pétrole pendant de longues périodes sans aucun effet indésirable.
Bien que les larves de la mouche du pétrole dépendent des carcasses d’insectes et d’arthropodes morts pour se nourrir, elles absorbent également de grandes quantités de pétrole pour se nourrir, mais cela ne semble avoir aucun effet sur elles. La substance toxique est visible à travers leur corps translucide, mais elle traverse simplement leur système sans causer de problèmes de santé. Même exposées à 50 % de térébenthine ou à 50 % de xylène lors d’expériences en laboratoire, les mouches n’ont pas été du tout affectées. Même lorsque la température du pétrole atteint 38 degrés Celsius, les larves restent imperturbables.
Il est également intéressant de noter que les larves de mouches à pétrole utilisent également l’asphalte naturel comme hydratant, car ramper à travers celui-ci sous le soleil brûlant empêche leur corps de se dessécher.
« Diasemocera petrolei » par James Bailey (CC BY-NC 4.0).
Les larves ne quittent les puits de pétrole que pour se nymphoser, optant généralement pour les tiges d’herbe au bord de la mare. Les mouches à pétrole matures ont des ailes, mais elles les utilisent rarement, passant leur temps à se promener à la surface des puits de goudron de La Brea. Bien que leurs pattes soient parfaitement équipées pour naviguer dans le liquide toxique, si leur corps ou leurs ailes entrent en contact avec le liquide visqueux, elles sont tout aussi vulnérables que n’importe quel autre insecte et peuvent devenir la nourriture de leurs propres larves.
Les larves de mouches des fosses de goudron de La Brea ont été découvertes en 1899, mais à ce jour, le mécanisme qui les rend immunisées contre l’asphalte naturel toxique est largement inconnu.
Vidéo de Diasemocera petrolei
Animal ayant subi une évolution particulière pour s’adapter à un milieu hostile à l’instar du poisson des glaces, voici une vidéo sur la mouche du pétrole et sa mystérieuse adaptation:
A noter que la taxonomie de cet insecte était à priori auparavant Helaeomyia petrolei.
Via Oddity Central.
Autre insecte mystérieux, découvrez également la punaise assassine avec sa carapace de cadavres.