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La mante fleur : prédatrice au camouflage de toute beauté

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Pseudocreobotra wahlbergi, surnommée la mante fleur ou la mante fleur épineuse, est une espèce remarquable de la famille des Hymenopodidae.

Originaire d’Afrique de l’Est et du Sud, cette mante se distingue par son apparence florale et ses motifs hypnotisants.

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Crédit photo Frupus (CC BY-NC 2.0).

Une mante religieuse aux allures de fleur

Cette petite mante mesure entre 3 et 5 cm à l’âge adulte, les femelles étant légèrement plus grandes que les mâles. Son corps d’une teinte allant du vert pâle au beige, est parsemé de motifs floraux qui lui permettent de se fondre dans la végétation

Son thorax élargi et ses pattes épineuses renforcent son apparence de fleur, un atout majeur pour la chasse à l’instar de sa cousine la mante orchidée.

L’élément le plus remarquable de P. wahlbergi est sans doute le motif en forme de chiffre 9 ou d’œil sur ses ailes. Lorsqu’elle les déploie, ce motif sert à la fois de défense contre les prédateurs et d’attraction pour ses proies. Le phénomène est appelé ocellage.

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Crédit photo Ngirilover (CC BY-SA 4.0).

Un prédateur agile et méthodique

Derrière son apparence délicate de petite fleur, Pseudocreobotra wahlbergi est une chasseuse hors pair. Comme toutes les mantes, elle utilise la technique de l’affût pour capturer ses proies. Camouflée parmi les feuilles et les fleurs, elle attend patiemment qu’un insecte imprudent passe à sa portée avant de l’attraper avec ses pattes ravisseuses.

Son régime alimentaire se compose principalement de mouches, de papillons et d’autres petits arthropodes. Grâce à ses réflexes fulgurants (voir cette mante attraper une mouche) et à une excellente vision binoculaire, elle détecte les mouvements à plusieurs mètres de distance.

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Crédit photo berthapi2 (CC BY-NC 4.0).

Lorsqu’elle attaque, elle utilise ses pattes avant hérissées d’épines pour immobiliser sa victime avant de la dévorer vivante.

Rappelons que les mantes sont extrêmement voraces, capables de:
manger une énorme sauterelle.
manger des poissons
manger des oiseaux

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Crédit photo iwayansumatika.

Un comportement défensif spectaculaire

Contrairement à d’autres espèces de mantes qui comptent uniquement sur leur camouflage, Pseudocreobotra wahlbergi adopte une attitude plus audacieuse en cas de menace. Si elle se sent en danger, elle lève ses pattes avant et déploie ses ailes pour exhiber son impressionnant motif en forme d’œil.

Cette posture, associée à de brusques mouvements de balancement, effraie la plupart des prédateurs, qui hésitent à s’attaquer à ce qui pourrait être un animal venimeux ou dangereux.

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Crédit photo iwayansumatika.

La mante fleur effectue une sorte de danse défensive, une chorégraphie dissuasive comme le montre la vidéo suivante où la menace est le photographe la filmant:


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Crédit photo iwayansumatika.

Cycle de vie de la mante fleur

Comme chez de nombreuses mantes religieuses, l’accouplement chez la mante fleur est un moment risqué pour le mâle. Si la femelle est affamée, elle peut décider de le dévorer avant, pendant ou après la copulation. Ce comportement cannibale, bien que brutal, assure un apport nutritionnel qui favorise le développement des œufs.

Notons que la mante fleur ne dispose pas de l’appât à mâles de la mante dragon.

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« Spiny Flower Mantis (Pseudocreobotra wahbergii) » par Natalie Gagnon (CC BY-NC-ND 2.0).

Après l’accouplement, la femelle pond une oothèque, une capsule contenant des dizaines d’œufs protégés par une substance mousseuse qui durcit à l’air. Les jeunes mantes, appelées nymphes, émergent après quelques semaines et subissent plusieurs mues avant d’atteindre leur taille adulte.

Avant d’atteindre l’âge adulte, les mantes passent par plusieurs stades :
• 4 à 6 mues selon les individus
• Passage du stade larvaire à adulte en environ 4 à 8 mois

Une fois adulte, les mâles vivent généralement entre 1 et 3 mois. Les femelles ont une durée de vie légèrement plus longue, variant entre 2 et 6 mois.

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Crédit photo Scotto Bear (CC BY-NC-SA 2.0).

Habitat et élevage

P. wahlbergi vit principalement dans les savanes et en lisière des forêts tropicales d’Afrique. On la trouve dans de nombreux pays, dont l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique et l’Afrique du Sud.

Du fait de sa beauté spectaculaire, la mante fleur est aussi beaucoup élevée en captivité par les amateurs d’insectes. Son élevage nécessite toutefois certaines conditions:
• Température : entre 24°C et 28°C le jour, minimum 16°C la nuit
• Humidité : moyenne à élevée, avec 2 à 3 pulvérisations par semaine
• Alimentation : principalement des proies volantes comme les mouches, mais aussi des blattes adaptées à leur taille1
• Terrarium : un espace d’environ 20x20x20 cm suffit pour un individu adulte

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Crédit photo Frupus (CC BY-NC 2.0).

Pour conclure

Avec son apparence florale et son comportement de prédateur en font un sujet d’étude passionnant pour les entomologistes et les amateurs d’insectes

La mante fleur est un exemple de l’adaptation des insectes à leur environnement. Entre camouflage ingénieux et tactiques de chasse redoutables, elle incarne parfaitement l’équilibre subtil entre beauté et férocité dans le monde des arthropodes.

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Crédit photo Frupus (CC BY-NC 2.0).

Sources pour aller plus loin

Wikipédia
GBIF
Common Naturalist

Elle n’est toutefois pas à l’abri elle-même de la férocité, découvrez également ce monstrueux parasite sortant d’une mante.

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2 commentaires sur “La mante fleur : prédatrice au camouflage de toute beauté”

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