Avec un corps d’un peu plus de 3 centimètres de long et pesant 2 grammes, la chauve-souris bourdon (Craseonycteris thonglongyai), également appelée Kitti à nez de porc, est le plus petit mammifère du monde.
Cette curieuse et minuscule chauve-souris a été découverte en 1974 par le biologiste thaïlandais Kitti Thonglongya qui lui a donné son nom.
Crédit photo Dr.MYM.
Le plus petit mammifère du monde
Pesant seulement 1,5 à 2 grammes, la chauve-souris bourdon mesure environ 3 centimètres, avec une envergure d’ailes atteignant entre 12 et 13 centimètres. Ces caractéristiques lui valent sa comparaison avec un bourdon, d’où son nom commun. Elle tient aisément sur le bout d’un doigt à la différence de la chauve-souris à tête de marteau.
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Seule l’espèce de musaraigne Suncus etruscus, le Pachyure étrusque, est plus légère, pesant à peine entre 1,2 et 2,7 grammes, mais elle est plus longue et peut atteindre 5 centimètres. La chauve-souris bourdon est donc le plus petit mammifère du monde en taille et quasiment en poids.
Cette chauve-souris miniature se distingue par ses ailes larges et sa capacité à manœuvrer avec précision dans l’air. Elle possède également un museau aplati, ressemblant à celui d’un cochon, ce qui lui a valu un autre surnom : la chauve-souris à nez de porc.
« Kitti’s hog-nosed bat Stuffed specimen » par Momotarou2012 (CC BY-SA 3.0).
L’espèce a été formellement décrite par John E. Hill, qui a travaillé avec Thonglongya sur la classification de l’espèce. Après la mort de Thonglongya en février 1974, Hill l’a nommé Craseonycteris thonglongyai en son honneur.
Les chauves-souris bourdons ont une fourrure brun grisâtre sur le dos et un ventre gris pâle. Leurs ailes sont semi-transparentes. Elles ont un long museau avec des projections en forme de moustaches pour détecter leurs proies. Comme les autres chauves-souris, elles ont une excellente vision et ouïe. Leurs grandes oreilles et narines les aident à localiser les insectes volants dans l’obscurité.
« Craseonycteris thonglongyai » par Sébastien J. Puechmaille1,*, Pipat Soisook2, Medhi Yokubol2, Piyathip Piyapan2,Meriadeg Ar Gouilh3, 4, Khin Mie Mie5, Khin Khin Kyaw5, Iain Mackie6,Sara Bumrungsri2, Ariya Dejtaradol2, Tin Nwe5, Si Si Hla Bu7, Chutamas Satasook2,Paul J. Bates8, Emma C. Teeling (CC BY 4.0).
Un mammifère très social
Ces chauves-souris sont très sociales et se regroupent lorsqu’elles dorment. Leur petite taille leur permet de s’entasser dans un perchoir de la taille d’une paume. Les câlins peuvent les aider à réguler la température corporelle et l’humidité. Cela leur permet également de profiter de la sécurité du nombre en détectant les prédateurs plus tôt.
Elles se perchent dans des grottes naturelles chaudes et humides, ainsi que dans des structures artificielles comme des temples et des mines. Des colonies de quelques centaines d’individus s’accrochent aux plafonds des grottes et aux crevasses rocheuses.
Crédit photo arthur_ensis (CC BY-NC 4.0).
A la tombée de la nuit, elles quittent les grottes pour chercher de la nourriture à l’extérieur. Ce sont des vols rapides, même si en terme de vitesse ils restent en dessous de ceux de Tadarida brasiliensis, et agiles, battant des ailes jusqu’à 190 fois par seconde.
Elles attrapent des insectes en vol, planent lentement et cueillent de petites proies telles que des mouches, des moustiques et des coléoptères avec leurs pattes postérieures. Elles se nourrissent principalement d’insectes attirés par la lumière, comme les papillons de nuit, les fourmis volantes et les termites.
Crédit photo Khemthong Tonsakulrungruang (CC BY-NC 4.0).
L’accouplement a lieu entre février et avril. Les femelles donnent naissance à un seul petit après une période de gestation d’environ deux mois. Les nouveau-nés s’accrochent à leur mère jusqu’à ce que leurs poils poussent à environ trois semaines.
Les bébés chauves-souris bourdon se nourrissent de nourriture régurgitée par leurs deux parents. Le sevrage commence à quatre semaines, lorsqu’ils commencent à chasser seuls les insectes. La maturité reproductive est atteinte à l’âge de trois mois. On estime qu’ils vivent entre quatre et huit ans en liberté.
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La chauve-souris bourdon, une espèce en danger
Originaire de la Thaïlande et du Myanmar, la Kitti à nez de porc vit principalement dans les grottes calcaires situées à proximité des forêts et des rivières. Ces habitats, souvent isolés et difficiles d’accès, jouent un rôle crucial dans sa survie. La chauve-souris bourdon est particulièrement sensible aux perturbations environnementales, ce qui en fait une espèce vulnérable.
Classée comme quasi menacée par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), elle fait face à des menaces liées à la déforestation, à la destruction de son habitat naturel et au tourisme mal contrôlé dans certaines zones.
La perte d’habitat due à la perturbation des grottes calcaires constitue la plus grande menace. Les carrières, l’urbanisation, l’agriculture et la collecte de guano affectent les zones de repos et d’alimentation. L’utilisation de pesticides réduit également le nombre d’insectes dont dépendent les chauves-souris bourdons.
Crédit photo shopartgallery.
Sa population diminue à un rythme alarmant. On estime qu’il reste environ 5 000 spécimens à l’état sauvage.
Bien qu’elle soit le plus petit mammifère du monde, la petite chauve-souris bourdon contribue à maintenir la santé de son écosystème. En tant que consommateurs d’insectes nocturnes tels que les moustiques et les papillons nocturnes, elles contrôlent les populations d’invertébrés susceptibles d’endommager les cultures ou de propager des maladies. Les excréments de guano des grottes enrichissent le sol et fournissent des nutriments aux plantes.
La dispersion des graines est une autre fonction essentielle. Lorsque les chauve-souris se nourrissent de fruits, elles transportent les graines vers de nouveaux endroits de la forêt par le biais de leurs excréments. Différentes espèces végétales dépendent des chauves-souris pour disperser les graines loin de l’arbre mère, permettant ainsi à la végétation de germer et de prendre racine.
Sources:
• Craseonycteris thonglongyai sur la liste rouge de l’UICN.
• Craseonycteris thonglongyai – bumblebee bat.
• Craseonycteris thonglongyai par J. E. Hill, Susan E. Smith.
• La Brujula Verde.
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