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Ibijau gris : l’oiseau fantôme camouflé des forêts tropicales

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Il ressemble à une vieille branche perchée, oubliée par le vent. Mais la nuit venue, ce morceau de bois ouvre un œil rond, doré, presque surnaturel. Ce n’est pas un sortilège : c’est l’Ibijau gris, un oiseau nocturne surnommé avec raison l’oiseau fantôme.

Invisible le jour, énigmatique la nuit, il incarne le mystère à plumes. Avec son regard fixe, son cri spectral et son talent inouï pour le camouflage, Nyctibius griseus n’a rien d’un oiseau ordinaire.

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Crédit photo Reinaldo Aguilar (CC BY-NC-SA 2.0).

Portrait de l’oiseau fantôme

L’ibijau gris mesure entre 33 et 38 cm pour une envergure de 85 à 95 cm et un poids de 160 à 190 g.

Fin, discret, il est vêtu d’un plumage gris-brun moucheté, semblable à de l’écorce morte. Son bec, presque invisible à l’arrêt, s’ouvre sur une bouche immense qui lui permet de gober en vol insectes et papillons nocturnes.

Quant à ses yeux jaunes géants, ils lui offrent une excellente vision nocturne… et une allure délicieusement inquiétante.

Cousin des engoulevents (voir l’engoulevent oreillard), il est d’ailleurs parfois appelé engoulevent gris, il appartient à la famille des Nyctibiidés, qu’on surnomme en anglais “potoos”. Mais aucun n’atteint le niveau de mimétisme de Nyctibius griseus, véritable illusion vivante.

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Crédit photo AmeliaBerti (CC BY-NC-SA 2.0).

Habitat : un fantôme des forêts

L’ibijau gris vit dans une grande partie de l’Amérique tropicale, du sud du Mexique jusqu’au nord de l’Argentine. Il fréquente les forêts tropicales humides, où il doit croiser la harpie féroce, les zones boisées claires, les mangroves et même certains milieux agricoles.

Il aime les branches mortes en hauteur, où il se poste, immobile, pendant des heures. Il ne niche pas vraiment : il pond un œuf unique directement sur une branche horizontale, sans construction.

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Crédit photo Jose Pablo Castillo (CC BY-NC-SA 2.0).

Son meilleur allié ? Son déguisement naturel. Camouflé en morceau de bois, il passe souvent complètement inaperçu, même sous les yeux des humains.

Les poussins sont blancs et bien camouflés, ressemblant à une touffe de champignon ; ils adoptent la même posture immobile que les adultes pour éviter d’être repérés.

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Crédit photo Reinaldo Aguilar (CC BY-NC-SA 2.0).

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Crédit photo David Monroy R (CC BY-NC 4.0).

Une vie d’insectes et d’invisibilité

Nocturne, solitaire ou en couple, l’ibijau gris part à la chasse au crépuscule. Il chasse en vol, depuis son perchoir, attrapant au passage coléoptères, papillons de nuit et autres invertébrés.

Le nom scientifique Nyctibius vient du grec « Nuktos » (nuit) et « bioō » (vivre), faisant référence aux habitudes nocturnes de l’oiseau.

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Crédit photo Nina Hale (CC BY-NC-ND 2.0) .

Le jour, il reste figé, aligné avec son support. C’est là qu’il gagne ses galons d’oiseau fantôme : impossible à distinguer du décor, même pour un œil averti.

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Crédit photo Luiz Carlos Rocha (CC BY-SA 2.0).

Légende : la voix des esprits

Dans plusieurs cultures d’Amérique du Sud, son cri plaintif a nourri les croyances. Long, mélancolique, presque humain, il évoque une lamentation venue d’un autre monde. Certains peuples voient en lui le messager des âmes errantes, d’autres un oiseau maudit qu’il ne faut pas déranger.

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Crédit photo Reinaldo Aguilar (CC BY-NC-SA 2.0).

Son regard perçant, son comportement silencieux et ses apparitions fantomatiques ont forgé une aura mythique autour de l’ibijau gris. Aujourd’hui encore, il est surnommé dans plusieurs régions “l’oiseau qui pleure les morts”.

Le nom « urutau » sous lequel il est connu au Brésil vient du guarani et signifie « oiseau fantôme ».

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Crédit photo julian londono (CC BY-SA 2.0).

Pourquoi il nous hante (dans le bon sens)

Chez 2tout2rien.fr, on l’adore pour tout ce qu’il incarne :

✔ Une apparence décalée, presque irréelle
✔ Une stratégie de survie géniale (et fainéante)
✔ Une aura de mystère parfaite pour nourrir l’imaginaire
✔ Une capacité à se faire oublier… tout en fascinant

Et puis, un oiseau qui se camoufle en bois mort tout en chantant comme un fantôme… difficile de faire plus « insolite et nature », non ?

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Crédit photo eduardovieira17 (CC BY-NC 4.0).

Vidéo de l’oiseau fantôme

Après l’Araponga tricaronculé, voici une de ces oiseaux fantômes en pleine immobilité diurne:


Et également un enregistrement de son fameux cri:


Sources pour aller plus loin

BirdLife Species Factsheet – Nyctibius griseus
Xeno-Canto – Enregistrements du chant de l’ibijau gris
Scientificlib – Nyctibius griseus
Peru Aves – Common Potoo (Nyctibius griseus)
YouTube – Vidéos de l’ibijau gris

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Crédit photo Dario Sanches (CC BY-SA 2.0).

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