Aller au contenu

Götz von Berlichingen : le chevalier à la main de fer, symbole de rébellion

Partager/Envoyer à une IA pour résumer :

Gottfried « Götz » von Berlichingen n’est pas un chevalier comme les autres. Figure emblématique de l’Allemagne du XVIe siècle, il a marqué l’histoire autant par ses faits d’armes que par sa personnalité rebelle, surnommé le chevalier à la main de fer.

Né vers 1480 dans une famille de petite noblesse, il incarne la transition entre l’ère médiévale et la Renaissance, à une époque où la chevalerie décline face à l’arrivée des armes à feu.

gotz-von-berlichingen-le-chevalier-a-la-main-de-fer-symbole-de-rebellion-1
Un bas-relief de Götz à Weisenheim am Sand avec sa célèbre citation : « Dis-lui qu’il peut me lécher le cul. » Crédit : Immanuel Giel (domaine public).

Un destin forgé dans le fer

Dès l’âge de dix-sept ans, Götz s’engage au service du margrave de Brandebourg-Ansbach, puis combat sous les ordres de l’empereur Maximilien Ier dans diverses campagnes européennes. À vingt ans, il fonde sa propre compagnie de mercenaires, offrant ses services aux princes et barons du Saint-Empire.

En 1504, lors du siège de Landshut, un boulet de canon lui arrache la main droite. L’accident est d’une rare violence : son bras, déchiqueté, ne tient plus que par un lambeau de peau. Götz garde son sang-froid, rentre au camp et subit une amputation. D’abord désespéré à l’idée de ne plus pouvoir combattre, il retrouve l’espoir en se souvenant d’un autre chevalier blessé, équipé d’une prothèse qui lui permettait de continuer à se battre.

gotz-von-berlichingen-le-chevalier-a-la-main-de-fer-symbole-de-rebellion-2


Crédit photo Wellcome Collection (CC BY 4.0).

Le chevalier à la main de fer

Götz commande alors une prothèse en fer, conçue par un forgeron local. Le premier modèle est simple : une main articulée, munie de deux charnières qui permettent de replier les doigts pour saisir une épée. Malgré sa rudesse, cette prothèse lui redonne une apparence de chevalier et lui permet de reprendre le combat.

Détail esthétique: cette main était décoré de faux ongles et des plis pour plus de réalisme. La coquetterie masculine était de mise à l’époque, les hommes finissant même par porter les fameuses braguettes coquilles pour étaler leur virilité.

gotz-von-berlichingen-le-chevalier-a-la-main-de-fer-symbole-de-rebellion-3
Crédit photo Wilhelm Kratt (CC BY 3.0).

Un main de fer 2.0

Plus tard, il se fait fabriquer une seconde main, plus sophistiquée, aux doigts articulés individuellement et verrouillables par des mécanismes à ressort. Cette innovation lui offre un meilleur contrôle pour tenir une épée, une plume ou les rênes de son cheval.

Cependant, cette nouvelle prothèse est plus fragile, et Götz la réserve aux occasions formelles, préférant la première pour la vie quotidienne, notamment plus robuste pour les combats.

gotz-von-berlichingen-le-chevalier-a-la-main-de-fer-symbole-de-rebellion-4


Crédit photo Wilhelm Kratt (CC BY 3.0).

gotz-von-berlichingen-le-chevalier-a-la-main-de-fer-symbole-de-rebellion-5
Crédit photo Christian von Mechel (domaine public).

Toujours sur le pont d’arme jusqu’à 64 ans

Götz continue à combattre jusqu’à l’âge de 64 ans, participant à des campagnes contre l’Empire ottoman, à l’invasion de la France en 1544 et joue un rôle dans la guerre des Paysans. La période était faste pour les mercenaires, toujours une guerre à faire ou une rebellion à mater comme celle de Münster dont les cages suspendues de l’église témoignent.

Surnommé « le Robin des Bois allemand » ou « Iron Hand », il est aussi connu pour sa punchline immortelle, réponse à l’ordre de se rendre popularisée par Goethe :

« Er aber, sag’s ihm, er kann mich im Arsche lecken ! »
soit en français « Dis-lui qu’il peut me lécher les fesses ».

gotz-von-berlichingen-le-chevalier-a-la-main-de-fer-symbole-de-rebellion-6
Crédit photo Freies Deutsches Hochstift / Frankfurter Goethe-Museum.

Chevalier et écrivain

Le chevalier à la main de fer se retire ensuite dans ses terres, où il dicte ses mémoires, une autobiographie à 82 ans offrant un témoignage précieux sur la vie d’un chevalier à la Renaissance. Ce récit a inspiré Goethe en 1773 pour sa pièce Götz von Berlichingen.

Ses deux prothèses sont aujourd’hui exposées au château de Jagsthausen, transformé en hôtel et musée. Elles restent des exemples remarquables d’ingénierie biomédicale de la Renaissance.

gotz-von-berlichingen-le-chevalier-a-la-main-de-fer-symbole-de-rebellion-7
Crédit photo Winckelmann-Museum Stendal (CC BY-NC-SA 3.0).

Sources pour aller plus loin

Wikipedia
PubMed Central – ArtiFacts: Gottfried “Götz” von Berlichingen—The “Iron Hand”
Musée de Jagsthausen

Autre Iron Man du passé, découvrez aussi l’histoire de l’australien Ned Kelly.

Partager/Envoyer à une IA pour résumer :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *