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Gollenstein : le menhir géant d’Allemagne que la guerre a brisé… avant de ressusciter

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Sur un relief tranquille du Saarland, non loin de la ville de Blieskastel, se dresse une grande pierre… qui a connu plus de rebondissements qu’une série Netflix. Le Gollenstein est un menhir (pierre dressée) vieux d’environ 4 000 ans, souvent présenté comme le plus grand de son genre en Europe centrale. Selon les mesures et la façon de compter (base visible, sol, érosion), on le donne entre 6,58 m et 6,85 m : dans tous les cas, c’est le genre de monument qui vous oblige à lever la tête… et l’ego aussi, un peu.

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Crédit photo normandie2005_horst Moi_et_le_monde (CC BY-NC-SA 2.0).

Un géant né entre Néolithique et âge du Bronze

La mise en place du Gollenstein est généralement située à la charnière Néolithique / âge du Bronze (autour de 2000–1800 av. J.-C.). À cette époque, une bonne partie de l’Europe plante des pierres, dresse des dolmens, organise des espaces rituels. Si cette passion vous parle, vous allez aimer comparer ce menhir avec d’autres mégalithes européens déjà croqués sur 2tout2rien : par exemple le dolmen de Bagneux, la “Roche aux Fées” de Saumur, un mastodonte lui aussi, mais version “architecture de pierre” plutôt que monolithe.

Et si vous préférez l’ambiance “petit site discret mais grosse aura”, le dolmen de Sorginetxe, la fameuse maison de sorcière est parfait pour se faire une idée de la diversité des monuments mégalithiques… sans forcément se frottrt à un colosse de près de 7 mètres.

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Crédit photo More Coffee (CC BY-NC-ND 2.0).

Un culte ancestral… puis une touche chrétienne (c’est souvent comme ça)

À quoi servait exactement le Gollenstein ? La réponse honnête : on n’a pas le mode d’emploi. La réponse probable : il s’agissait d’un monument à fonction rituelle, souvent associé à des cultes des morts ou des ancêtres. Ce n’est pas rare : de nombreux sites préhistoriques ont été “réinterprétés” par les siècles suivants, comme si chaque époque voulait coller sa petite étiquette sur le même objet.

Le Gollenstein illustre très bien cette superposition : on y trouve une niche creusée dans la pierre et un marquage chrétien, comme si on avait voulu calmer l’esprit du lieu avec une mise à jour religieuse. Cette “christianisation” tardive rappelle un mécanisme qu’on retrouve partout en Europe : on ne détruit pas forcément l’ancien, on le recycle (parfois avec une foi robuste et une perceuse), s’appropriant ainsi un objet de culte païen.

Dans le même esprit de “pierre ancienne, histoires nouvelles”, le dolmen d’Aizkomendi (ou dolmen d’Eguilaz) résume bien cette fascination durable : on y vient pour la préhistoire, on repart avec une poignée de légendes.

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Crédit photo Emmanuel Giel (CC BY-SA 4.0).

1939 : brisé par la guerre

Le passage le plus terrible de la vie du Gollenstein arrive en 1939. Craignant que la pierre serve de point de repère à l’artillerie française (un “amer” très pratique, vu la taille), des militaires décident de l’abattre. Sauf que l’opération tourne mal : au lieu de descendre dans une fosse tapissée de paille, le menhir se brise en plusieurs morceaux. Un menhir cassé, c’est un peu comme un château de cartes en granit : ça fait mal au cœur, et ça coûte cher en réparation.

Heureusement, le Gollenstein a eu droit à une seconde chance : en 1951, il est réassemblé (avec des matériaux modernes pour consolider) puis redressé. Une sorte de chirurgie reconstructive… version mégalithe.

Cette idée de monuments qui disparaissent et réapparaissent n’est pas unique. En Espagne, un exemple spectaculaire existe quand la nature s’en mêle : la sécheresse a fait ressurgir le cromlech de Guadalperal, le “Stonehenge espagnol”. Ce n’est pas le même type de site, mais la même sensation : le passé finit par remonter à la surface.

Crédit photo Emmanuel Giel (CC BY-SA 4.0).

Ce qu’il faut regarder sur place

Une fois devant, ne faites pas seulement la photo “preuve de vie” à côté du menhir : approchez-vous. Sur la pierre, on distingue des détails liés à la niche et des traces sculptées/altérées qui alimentent les interprétations, dont l’idée d’une figure humaine stylisée. Il faut garder la tête froide : l’érosion, les interventions humaines et la restauration du XXe siècle compliquent la lecture. Mais c’est justement ce qui rend le Gollenstein intéressant : ce n’est pas une relique figée, c’est un objet qui a été utilisé, modifié, abattu, reconstruit. Un monument préhistorique, oui… mais avec une biographie complète.

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Crédit photo David Huth (CC BY-SA 4.0).

Visiter le Gollenstein

Le Gollenstein se trouve près de Blieskastel (Sarre/Saarland), à quelques kilomètres de l’observatoire R2D2, et l’accès est généralement simple : aire de stationnement à proximité et courte marche.

L’adresse est: Golensteinstrasse, Blieskastel, 66440, Allemagne.

Ses coordonnées GPS sont : 49°14’40.434″N 7°14’58.4412″E (49,244565, 7,249567).

Sa position sur Google Maps:

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Sources pour aller plus loin

Wikipédia
Blieskastel
Atlas Obscura

Mégalithe fissuré, découvrez également le mystérieux rocher Al Naslaa de l’oasis de Tayma en Arabie Saoudite.

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