Dans le monde foisonnant des merveilles végétales, certaines plantes se distinguent par leurs caractéristiques étonnantes.
Parmi elles, Diphylleia grayi, surnommée la « fleur squelette » ou « fleur de verre », est une plante vivance qui stupéfait par un phénomène aussi rare que spectaculaire : sous la pluie, ses pétales blancs deviennent transparentes, révélant une délicate structure cristalline.
Crédit photo nanying (CC BY-NC 4.0).
Une fleur presque banale… jusqu’à la pluie
Diphylleia grayi appartient à la famille des Berberidacées. Cette plante herbacée vivace peut atteindre entre 40 et 80 cm de hauteur et arbore de larges feuilles réniformes aux nervures bien marquées et aux bords irrégulièrement dentés.
Ses fleurs blanches, de quelques centimètres de diamètre, se regroupent en petites cimes discrètes.
Crédit photo Alpsdake (CC BY-SA 3.0).
Mais leur particularité réside dans leur réaction à l’humidité : au contact de l’eau, leurs pétales se métamorphosent, devenant aussi transparents que du verre soufflé. Une création naturelle qui paraît rivaliser avec les artisans verriers comme par exemple les orchidées de verre de Laura Hart.
Une fois secs, les pétales retrouvent leur blancheur immaculée initiale. Ce phénomène, dû à la structure cellulaire de la fleur qui laisse passer la lumière en l’absence d’air entre les cellules, est unique en son genre.
Crédit photo foxman333 (CC BY-NC 4.0).
Une fleur de verre cachée des montagnes
Diphylleia grayi pousse naturellement dans les forêts montagneuses du Japon (notamment à Honshu et Hokkaido), mais aussi en Chine et dans certaines régions de l’est des États-Unis.
La fleur de verre affectionne les zones fraîches et humides, à l’ombre des arbres imposants qui l’abritent des rayons directs du soleil. Un environnement difficile à recréer, ce qui explique pourquoi cette plante reste rare en culture ornementale.
Crédit photo alpsdake (CC0).
Diphylleia grayi, entre science et légendes
Longtemps classée sous le genre Diphylleia, cette espèce a été renommée Podophyllum grayi en 2018, selon la classification APG IV. Son nom scientifique originel vient du grec dís (double) et phýllon (feuille), en référence à ses larges feuilles caractéristiques.
Mais cette fleur n’est pas seulement un spectacle visuel : des études ont révélé qu’elle contient des composés aux propriétés antitumorales.
Depuis les années 1960, des chercheurs, notamment le botaniste japonais Yanagi Kimura, ont mis en évidence son potentiel médicinal, comparable à celui de la podophylline et de la colchicine, utilisées en oncologie.
Crédit photo Motohiro Sunouchi (CC BY 4.0).
Cultiver la fleur squelette ?
Bien qu’elle soit peu courante dans les jardins, Diphylleia grayi peut être cultivée sous certaines conditions : elle nécessite un sol riche, une humidité constante et une ombre partielle.
L’entretien délicat de la fleur squelette en fait une plante de collection, prisée des botanistes et des passionnés de végétaux insolites. Sa rareté et sa sensibilité la réserve toutefois aux jardiniers expérimentés.
A noter que si on peut la voir complètement translucide dans certaines images sur le web, ces images sont certainement retouchées, la fleur de verre laisse apparaître ses nervures d’où son autre nom de fleur squelette. Une sculpture bien naturelle à la différence de celles de Tim Price.
Crédit photo nanying (CC BY-NC 4.0).
Un bijou botanique à préserver
La fleur de verre, Diphylleia grayi, incarne à la fois la beauté, la rareté et la science en perpétuelle découverte.
Sa transparence éphémère sous la pluie évoque la fragilité de la nature et l’importance de la préserver. Cette plante inspire aussi les artistes, le sud-coréen Jonghyun, membre du boys band Shinee, a d’ailleur écrit une chanson intitulée « Diphylleia Grayi » en 2015.
Et ses propriétés médicinales potentielles sont une raison de plus pour la préserver.
Crédit photo nanying (CC BY-NC 4.0).
Crédit photo nanying (CC BY-NC 4.0).
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