Voici une série de photos vintage montrant la coupe de cheveux traditionnelle rwandaise appelée Amasunzu, une tradition séculaire imprégnée de symbolisme et de fierté culturelle.
Portée principalement par les hommes, mais parfois aussi par les femmes, cette coiffure élaborée représente à la fois un indicateur social, un ornement esthétique et une déclaration identitaire.
Une coiffure riche en histoire
L’Amasunzu remonte à plusieurs siècles dans l’histoire du Rwanda. Il s’agit d’une coiffure traditionnelle qui consiste en des crêtes soigneusement sculptées et des parties rasées. Chaque crête est façonnée de manière symétrique ou dans des motifs complexes, créant une apparence unique et immédiatement reconnaissable.
Dans la société rwandaise traditionnelle, cette coiffure était principalement portée par les jeunes hommes et les jeunes femmes non mariées.
Pour les hommes, elle était un symbole de virilité, de bravoure et de passage à l’âge adulte. Le rituel était somme toute plus accessible que de sauter par dessus un troupeau de vaches.
Les femmes qui portaient l’Amasunzu, quant à elles, exprimaient leur statut de célibataire, un symbole de pureté avant leur mariage.
Au-delà de son esthétique, l’Amasunzu avait aussi une fonction pratique et sociale.
Différents motifs de coiffure indiquaient le statut ou la fonction de celui qui les portait. Par exemple, certaines variantes étaient réservées aux chefs ou aux guerriers, tandis que d’autres étaient portées par des jeunes gens en quête de reconnaissance. Ces motifs signalaient aussi la position dans la hiérarchie sociale, renforçant l’importance de cette coiffure dans les interactions quotidiennes.
Pour les jeunes femmes, l’Amasunzu symbolisait la pureté et la discipline. Celles qui atteignaient l’âge adulte sans adopter cette coiffure risquaient de subir des jugements sociaux.
A noter qu’une fois le guerrier à la retraite et la femme mariée, ils pouvaient se laisser pousser les cheveux à leur convenance.
Le déclin et le renouveau de l’Amasunzu
Avec l’arrivée des colons européens au Rwanda à la fin du XIXe siècle, de nombreuses pratiques culturelles traditionnelles, y compris l’Amasunzu, ont été marginalisées. Les missionnaires et administrateurs coloniaux ont souvent considéré ces coiffures comme « primitives » et ont encouragé des styles occidentaux jugés plus « civilisés ». La montée de l’urbanisation et des influences modernes a également contribué à la disparition progressive de cette tradition.
Cependant, ces dernières années, l’Amasunzu a connu un renouveau en tant que symbole de l’héritage culturel rwandais.
Des artistes, des designers et des personnalités publiques ont commencé à réintégrer cette coiffure dans des œuvres d’art, des défilés de mode et des projets culturels. Aujourd’hui, elle est perçue non seulement comme un rappel du passé, mais aussi comme une affirmation de l’identité nationale et de la résilience culturelle du Rwanda.
Grâce aux médias et aux efforts de préservation culturelle, l’Amasunzu est de plus en plus mis en avant sur la scène internationale. Il est souvent représenté dans des films, des livres et des photographies qui célèbrent le patrimoine africain. Lors de la cérémonie d’investiture du président rwandais Paul Kagame en 2017, plusieurs artistes et danseurs arboraient des coiffures Amasunzu, marquant leur attachement à cette tradition.
De nombreux jeunes Rwandais redécouvrent et adoptent ce style comme un moyen d’exprimer leur fierté pour leur culture. Des coiffeurs modernes réinterprètent également l’Amasunzu en le mélangeant à des styles contemporains, ce qui permet de maintenir cette tradition vivante tout en l’adaptant aux goûts actuels.
Photos de la coupe de cheveux Amasunzu
Après ces coiffures malgaches, voici donc des photos vintage de la coupe de cheveux Amasunzu du Rwanda dans les années 1920, une coiffure devenue rare mais qui renaît de ses cendres:
Via Design You Trust .
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