Au début du XXe siècle, l’Australie a été durement frappée par la peste bubonique , également connue sous le nom de « peste noire ». Cette épidémie, survenue dans un contexte d’intensification des échanges commerciaux avec l’Asie et notamment Hong Kong, , déjà touchée en 1894, a profondément marqué l’histoire et l’urbanisme australien.
Les autorités avaient identifié comme vecteur principal le rat noir, porteur de puces infectées par la bactérie Yersinia pestis, découverte par par Alexandre Yersin. Contrairement à ce que pensaient certains médecins de l’époque, la contamination directe entre humains restait rare : ce sont surtout les rats introduits clandestinement dans les ports qui ont disséminé la maladie à travers les villes côtières d’Australie.
Le cas de Sydney en 1900
Le 19 janvier 1900, Sydney connait son premier cas officiel : Arthur Paine, un livreur de 33 ans travaillant sur les quais, tombe malade peu après la décharge de marchandises lieux de ports infectés. Diagnostiqué, il a été envoyé à la Quarantine Station de North Head, puis guéri.
Sur une période de huit mois, 303 cas ont été enregistrés et 103 décès rapportés. Rapidement, la panique s’empare de la ville. Face à cette menace, les autorités ont mis en place un dispositif radical : nettoyage intensif, désinfection généralisée, démolition ciblée de bâtiments, confinement de quartiers entiers comme The Rocks et Millers Point, et une récompense à la rat-catcher — la traque aux rats a permis d’en incinérer des dizaines voire des centaines de milliers
Sydney n’a pas été la seule touchée, mais c’est là que la situation a été la plus critique. Au total, entre 1900 et 1925, l’Australie connaîtra douze grandes vagues de peste, principalement dans les ports : 1 371 cas et 535 décès seront respectivement recensés dans le pays.
Une réaction déterminée face à la peste bubonique
Ces événements ont donné naissance aux quais modernes comme ceux de Walsh Bay ou Woolloomooloo, incarnant une résilience urbaine à base de brique, de béton… et de rats calcinés
La lutte contre l’épidémie sera fondatrice pour la santé publique australienne, imposant un urbanisme plus sanitaire, stimulant la création de nouveaux services de santé, et modernisant radicalement l’approche de la gestion des crises épidémiques.
L’héritage photographique
Le photographe John Degotardi Jr. (domaine public) a immortalisé à travers ses clichés les rues désertes, les opérations de fumigation, les équipes de dératisation, et la vie quotidienne bouleversée par la peur de la maladie. Son travail, rare témoignage visuel de cette période, permet de mieux comprendre l’ampleur de la crise et la transformation durable du paysage urbain australien.
Après ces rues de Sydney fin du 19ème siècle par Arthur K Syer, voici donc quelques images de la peste bubonique en Australie en 1900:
Toutes les photos: crédits John Degotardi Jr. (domaine public)..
Sources pour aller plus loin
• National Museum of Australia
• Prince Henry Hospital Museum
• Dictionary of Sydney
• ArtBlart
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