Au Maroc, les chèvres grimpent dans les arbres mais ce n'est pas naturel

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Au Maroc, les chèvres grimpent dans les arbres, principalement des arganiers qui deviennent des espèces de pâturages aériens pour ces ruminants.

Ce n’est pas pour échapper à un prédateur, les biquettes paraissent affectionner les feuilles et les fruits des arganiers. C’est ce même fruit, dont elles laissent le noyau, qui est par ailleurs utilisé pour faire la célèbre huile d’Argan.

« Goats on Argan tree » par Yellow Magpie (CC BY-NC 2.0).

Des chèvres dans les arbres, une spécificité locale

C’est une habitude peu commune dans le reste du monde qui surprend chaque fois de nombreux photographes bien qu’elle soit standard dans le pays si bien que l’arganier peut être surnommé l’arbre aux chèvres.

Ce pâturage étrange entre toutefois en compétition avec la fabrication de l’huile d’argan qui nécessite des noyaux non digérés et sans excréments. Evidemment, les producteurs d’huile n’affectionnent pas forcément de les voir perchées sur les branches de leurs arbres et consommer les fruits.

L’arganier est un arbre endémique du Maroc et de l’ouest de l’Algérie, ce qui explique quelque part la rareté de ce comportement caprin ailleurs dans le monde. L’huile extraite de ses fruits est de deux types, en fonction de la torréfaction ou non: l’huile de cuisine d’une couleur sombre car les noyaux sont torréfiés et l’huile cosmétique, plus claire.

Un spectacle organisé

Le tableau est toutefois un peu moins naturel qu’il n’y paraît à première vue.

Les animaux sont en quelque sorte dressés par les éleveurs qui les poussent à monter dans les arbres, espérant récolter un pourboire de la part des touristes ébahis par ces chèvres grimpeuses aux arbres. Il faut plusieurs mois pour apprendre à une chèvre à monter et rester sur un arganier.

La pratique est dénoncée par des organismes de défense des animaux, les biquettes pouvant souffrir de la chaleur et également tomber et se blesser.

Ce piège à touriste est également néfaste pour la lutte contre la désertification. Les chèvres dévorent les fruits et les feuillages des arbres mais aussi les jeunes poussent alentours.

Derrière la belle image de ces chèvres dans les arbres se cache donc une autre réalité, plus sombre, plus économique et peu écologique. Des compléments d’information sur National Géo ici.