maginez… une simple plume noire et blanche, légère comme l’air, vendue plus cher qu’une voiture neuve. Non, ce n’est pas une blague : cette plume pèse à peine 9 grammes et s’est envolée pour près de 30 000 dollars aux enchères. Ce n’est pas n’importe quelle plume : elle provient d’un huia, un oiseau endémique de Nouvelle-Zélande disparu depuis plus d’un siècle.
Une relique d’un oiseau disparu
Le huia (Heteralocha acutirostris) était un oiseau sacré pour les Maoris. Ses plumes étaient un symbole de prestige, portées uniquement par les chefs et les membres de la noblesse tribale. Aujourd’hui, il n’existe plus que quelques rares spécimens conservés dans des collections ou des musées… et, très exceptionnellement, une plume isolée comme celle vendue aux enchères en 2024 pour 46 000 NZD (soit environ 28 365 USD).
Ce n’est pas la première fois qu’un objet naturel bat des records de prix. Souvenez-vous par exemple du plus gros œuf du monde vendu aux enchères, un autre témoignage d’espèces disparues qui continuent d’alimenter la convoitise humaine.
Une valeur qui dépasse celle de l’or
Avec ses 9 g, cette plume est plus précieuse au gramme que de l’or. Si l’on considère une valeur moyenne de 60 000 € pour un kilo d’or, 9 g d’or valent environ 540 €. Ici, la plume atteint près de 26 500 €, soit une valeur au gramme qui ferait pâlir un lingot.
Pour seulement 9 grammes, soit encore moins que le poids de l’âme, 21 grammes, selon Duncan MacDougall.
Patrimoine naturel et enjeux éthiques
Vendre une plume de huia, c’est aussi vendre un fragment d’histoire naturelle. L’espèce a été décimée par la chasse et la destruction de son habitat au début du XXe siècle. Aujourd’hui, posséder une plume d’un tel oiseau, c’est comme détenir une relique d’un monde perdu.
Ce commerce touche des domaines sensibles :
• Les réglementations internationales (comme la CITES) encadrent strictement la vente d’éléments provenant d’espèces protégées ou disparues.
• Les musées et institutions scientifiques plaident souvent pour que ces pièces restent dans des collections publiques, plutôt que dans des coffres privés.
• L’authentification de la plume implique des méthodes poussées (microscopie, analyses ADN), pour éviter les contrefaçons.
Et puisque nous parlons d’espèces disparues, certaines pourraient un jour revenir : des chercheurs travaillent à ressusciter le dodo ou le mammouth laineux grâce aux biotechnologies modernes (voir notre article sur ces projets).
Vidéo de la plume la plus chère du monde
Au vu de son prix et de son importance, elle ne sera pas sculptée par un artiste comme Chris Maynard, voici une petite vidéo sur cette plume la plus chère du monde:
Une plume, un symbole
Cette vente spectaculaire dépasse la simple spéculation : elle raconte une histoire. Celle d’un oiseau autrefois vénéré, d’une extinction causée par l’homme, et d’un monde prêt à payer des fortunes pour une trace infime de ce qui a disparu.
C’est aussi une métaphore puissante : la valeur que nous accordons aux choses croît souvent à mesure qu’elles s’éteignent. La plume du huia devient ainsi une relique, un avertissement, un poème fragile en 9 grammes.
Sources
• Odity Central
• Te Papa Museum
• Cites.org
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