Voici une série de portraits en daguerréotype de femmes posant avec un livre datant du milieu du XIXeme siècle.
Une période où ces dames formaient une part importante des lecteurs de romans, même si l’écart des taux d’alphabétisation entre hommes et femmes n’a été résorbé qu’à la fin du siècle.
Certes l’église encourageait les gens à lire, principalement la bible bien sûr, mais pas à écrire, les écrits auraient pu devenir des armes subversives.
Et si les femmes pratiquaient volontiers la lecture, elles étaient écartées de l’écriture, tâche réservée aux hommes. Les quelques femmes de lettres subissaient la misogynie de nombreux auteurs, surnommée les « bas-bleus » avec une connotation très négative (wikipédia).
Jules Renard écrivait dans son journal en 1905:
Les femmes cherchent un féminin à auteur : il y a bas-bleu. C’est joli, et ça dit tout. À moins qu’elles n’aiment mieux “plagiaire” ou “écrivaine”.
Baudelaire dans Conseils aux jeunes littérateurs en 1847:
Si je veux observer la loi des contrastes, qui gouverne l’ordre moral et l’ordre physique, je suis obligé de ranger dans la classe des femmes dangereuses aux gens de lettres, la femme honnête, le bas-bleu et l’actrice ; — la femme honnête, parce qu’elle appartient nécessairement à deux hommes et qu’elle est une médiocre pâture pour l’âme despotique d’un poëte ; le bas-bleu, parce que c’est un homme manqué
Les moeurs ont heureusement évolué durant le XIXeme siècle et le début du XXeme, probablement trop lentement évidemment.
Après ces portraits de famille du milieu du 19ème siècle, voici 40 portraits en daguerréotype de femmes posant avec un livre au milieu du XIXeme siècle:
Toutes les photos via Vintage Every Day.