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Sand Castle University : l’artiste qui construit des maisons… en sable (et les rase ensuite)

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Sur une plage, on s’attend à croiser des parasols, des mouettes kleptomanes et, parfois, un château de sable vaguement cubiste fait par un enfant très confiant. Et puis il y a l’autre scénario : vous tombez sur une façade détaillée, avec arches, corniches, escaliers et proportions d’architecte. Pas un décor de cinéma. Juste du sable. Bienvenue dans l’univers de Janel Hawkins, sculptrice professionnelle et fondatrice de Sand Castle University.

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Son truc, ce n’est pas seulement de monter des forteresses “cartoon” : Hawkins pousse le médium vers l’architecture, jusqu’à sculpter des maisons et des bâtiments étonnamment précis. Le genre de création qui vous donne envie de demander : “C’est par où, la visite guidée ?” — avant de vous rappeler que l’entrée est à base de grains, pas de billets. Et si votre cerveau fait tout de suite le lien avec les meilleures dingueries du genre, c’est normal : on est pile dans la même famille que les incroyables sculptures de sable d’Andoni Bastarrika, celles qui vous font douter de la réalité (ou de votre vue).

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Une carrière (très) sérieuse dans un matériau (très) instable

Hawkins a transformé ce qui ressemblait à un job improbable en véritable entreprise : Sand Castle University fonctionne comme une structure mobile, entre sculptures sur commande, animations d’événements et cours pour apprendre à bâtir “proprement” sur le sable. L’autre carburant, ce sont les réseaux : filmer la construction, montrer les détails, et donner l’impression qu’un mini-palais pousse tout seul au rythme des marées.

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Et parfois, elle joue carrément la carte “pop-culture”, parce que le sable adore les symboles reconnaissables : si vous aimez quand l’imaginaire devient une architecture grandeur nature, vous allez forcément sourire devant Poudlard en château de sable (vidéo). Même magie, aucune autorisation de lancer des sorts sur la marée.

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Le secret technique : ce n’est pas “collant”, c’est… capillaire

Pourquoi le sable humide tient-il debout alors que le sable sec s’écroule comme un soufflé vexé ? Parce que l’eau crée de minuscules ponts capillaires entre les grains : ces micro-ménisques génèrent des forces qui augmentent la cohésion du matériau. Et c’est là qu’arrive la règle d’or des châteaux solides : ni trop sec, ni trop mouillé. Trop peu d’eau : pas assez de ponts. Trop d’eau : l’effet “cohésion” s’effondre et tout devient pâteux.

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Dans la pratique, les pros recherchent un sable à granulométrie “coopérative”, compactent par couches (pour éviter les poches d’air), puis sculptent par retraits successifs : on enlève de la matière au lieu d’empiler des détails fragiles. Si vous voulez rester dans l’univers “sculpture hyper réaliste qui fait oublier le matériau”, vous pouvez d’ailleurs enchaîner avec les fantastiques sculptures de sable de Guy-Olivier Deveau : même obsession du détail, même talent pour donner au sable un air beaucoup trop sérieux pour être honnête.

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Des outils pas faits pour ça (donc parfaits pour ça)

Autre détail savoureux : Hawkins n’utilise pas seulement des outils “de plage”. Elle pioche aussi dans la maçonnerie, la construction, la poterie… parfois même des petits outils de finition qui servent surtout à lisser, araser, nettoyer. Parce que oui : la haute couture du sable passe par des gestes de précision. Le château de sable, version pro, c’est moins “pelle + seau” et plus “atelier de sculpteur sous contrainte météo”.

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Pourquoi ses œuvres finissent détruites ?

Le retournement de scénario, c’est la fin : beaucoup de séquences populaires montrent Hawkins démolir ses propres sculptures. Ça paraît cruel, mais il y a une logique : selon les plages et les périodes, les consignes de sécurité (y compris pour la faune) imposent de laisser le sable “plat” et d’éviter les obstacles. En clair : ce qui est superbe à 18h peut devenir un problème à 2h du matin, quand la plage appartient à d’autres habitants. Sur la côte du Golfe, la saison de nidification/éclosion des tortues marines en Alabama est généralement donnée du 1er mai au 31 octobre, et il faut limiter les risques pour les tortues et les bébés en route vers la mer.

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Et au fond, c’est aussi ça qui rend ce médium fascinant : le sable n’est jamais “acquis”. Il peut être architecture, sculpture, décor… mais il reste un matériau de passage, fait pour bouger.

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Dans un registre plus “éphémère explosif” que “bâti”, ça me fait penser à ces images où l’artiste ne construit pas, mais projette le sable dans l’air pour créer des formes fugaces : les créatures de sable ultra éphémères ressemblent presque à des animaux apparus une seconde… avant de se dissoudre comme un souvenir quand on cligne des yeux.

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Quelques vidéos de Janel Hawkins de Sand Castle University

Voici la construction de l’église épiscopale St John au bord de l’océan:


La fabrication d’un requin marteau de sable (moins prédateur que le vrai):


Le Taj Mahal Beach:


Ou de mignons fantômes :


Sources pour aller plus loin

• Le site web de l’artiste ici
• Son compte Instagram là
US Fish & Wildlife Service
Scientific American

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