Le jeune Edouard VII alors prince de Galles s’est fait construire en 1890 un mobilier un peu spécial, le siège d’amour.
Il s’agit d’un fauteuil à étrier avec un design réalisé par Louis Soubrier et qui a été livré discrètement à Le Chabanais, une maison close où le prince avait l’habitude de faire des escapades parisiennes.
Crédit photo Zoq-Fot-Pik (CC BY-SA 4.0)
Le Chabanais, une maison close fréquentée par l’élite
Le lieu était un bordel célèbre dans lequel se retrouvait le gratin parisien (Guy de Maupassant, Toulouse-Lautrec, Salvador Dalí.,…) ou étranger (Humphrey Bogart, Mae West, Cary Grant,…) jusqu’à sa fermeture en 1946. Les pratiques y étaient probablement plus délurées que ce que l’on peut contempler dans le plus vieux film érotique britannique pourtant contemporain.
Le Chabanais offrait des suites décorées de manière exotique, reflétant les goûts éclectiques de sa clientèle prestigieuse. Parmi ces suites, la chambre hindoue était particulièrement appréciée du prince.
Le prince aimait y passer du bon temps et, outre ce siège d’amour, s’était également fait livrer une baignoire en cuivre rouge, en forme de cygne, surmontée de deux sphinges à la poitrine apparente.
Surnommé « Dirty Bertie », le libertin Édouard VII était réputé pour être un adepte de la luxure, son père le Albert de Saxe-Cobourg-Gotha le qualifiant de « dépravé » lorsque cette réputation est arrivée à ses oreilles.
La reine Alexandra et le roi Edouard VII en 1903 (Domaine public).
Un fauteuil d’amour pour un prince corpulent
En 1890, sous le pseudonyme de baron Renfrew, le prince de Galles commanda à Louis Soubrier, ébéniste renommé du faubourg Saint-Antoine, ce fauteuil, connu sous le nom de « siège d’amour ».
Le fauteuil avait pour objectif de faciliter les rencontres intimes du prince tout en tenant compte de sa corpulence. La conception ingénieuse de ce meuble permettait au prince d’avoir des relations avec deux femmes simultanément sans les incommoder par son poids.
Crédit photo Rincevent/2tout2rien.
Description et fonctionnement du siège d’amour
Le siège d’amour est une pièce de mobilier hybride, mêlant les caractéristiques d’une méridienne et d’une chaise gynécologique. Il mesure environ 1,96 mètre de long, 0,77 mètre de large et 1,54 mètre de haut.
Sa structure en bois laqué blanc, rehaussée de dorures, est ornée de motifs floraux finement sculptés, témoignant du savoir-faire exceptionnel des artisans de la maison Soubrier.
Le fauteuil est doté d’une assise inclinée, de deux étriers en bronze pour soutenir les jambes, de cale-pieds pivotants et d’accoudoirs enroulés en crosse, offrant ainsi un confort optimal pour diverses positions.
L’utilisation cette chaise particulière était plutôt simple: la dame de son choix était allongée sur le dos, les pieds dans les étriers, le futur roi lui rendant hommage les mains tenant fermement les manettes les pieds calés dans les étriers du bas.
Une seconde partenaire pouvait participer aux ébats, allongée en dessous.
Ainsi le prince pouvait profiter de deux partenaires sans les écraser de son poids massif.
Peut-être y aura-t-il assis Lillie Langtry, célèbre actrice qui le comptait parmi ses nombreux amants .
Crédit photo inconnu
Où voir le fauteuil?
À la fin de l’année 1901, à la mort de la reine Victoria, le prince de Galles finit par monter sur le trône d’Angleterre et délaisse son trône d’amour. Il a régné seulement 9 ans avant de décédé à l’âge de 68 ans.
La chaise de volupté originale est conservée par un descendant de Louis Soubrier, l’arrière petit fils de l’ébéniste. Une copie de ce meuble à l’érotisme certain est visible au musée du sexe de Prague où j’ai pu l’observer. Une troisième copie a trouvé preneur par un collectionneur privé suite à une vente aux enchères.
Pour la petite histoire, la baignoire de cuivre rouge dans laquelle le prince prenait des bains de champagne a fini chez un certain Salvador Dali…
Plus d’informations sur cette maison de mœurs délurés du Chabanais sur Wikipédia ici.
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