La tablette de Kish est un artefact extraordinaire qui marque les débuts de l’écriture humaine et est le plus ancien texte écrit au monde.
Découverte dans l’ancienne cité sumérienne de Kish, en Irak moderne, cette tablette remonte à la période d’Uruk (environ 3500-3200 av. J.-C.) et aurait donc quelques 5 500 ans.
Tablette de Kish de Sumer avec écriture pictographique, vers 3500 av. J.-C. Musée Ashmolean, Irak. Crédit photo José-Manuel Benito (domaine public).
L’émergence du Proto-cunéiforme
La tablette de Kish arbore des signes proto-cunéiformes, un système d’écriture pictographique primitif né en Mésopotamie.
Contrairement aux langues modernes, le proto-cunéiforme ne transcrivait pas directement le langage parlé, mais servait principalement à des fins économiques :
• Enregistrement de la production
• Suivi des échanges commerciaux
• Gestion de la main-d’œuvre
Cette fonction principalement administrative rend le déchiffrage de la tablette de Kish particulièrement complexe pour les chercheurs actuels, même si ce qu’il contient est moins mystérieux que le manuscrit de Voynich.
Tablette proto-cunéiforme enregistrant la distribution de bière, vers 3100-3000 av. J.-C. Collection du British Museum. Crédit photo : takomabibelot (domaine public).
De l’image au signe : l’évolution de l’écriture
La tablette de Kish représente une étape cruciale dans l’histoire de l’écriture :
• Elle marque la transition entre un système purement pictographique et l’écriture cunéiforme plus élaborée.
• Elle témoigne de l’ingéniosité des Sumériens dans le développement de la communication écrite.
• Elle offre un aperçu unique de la culture et de l’organisation sociale de la plus ancienne civilisation connue.
Un nouveau record pour les sumériens qui avaient déjà le plus vieux pont du monde à leur actif.
Tablette proto-cunéiforme d’un compte administratif avec des entrées concernant le malt et le gruau d’orge. Crédit photo The Metropolitan Museum of Art (domaine public).
L’héritage du cunéiforme
Vers la fin du quatrième millénaire av. J.-C., le proto-cunéiforme évolua vers le cunéiforme, un système d’écriture plus sophistiqué :
• Utilisation de symboles correspondant à des syllabes
• Meilleure représentation du langage parlé
• Impression des signes sur des tablettes d’argile molle à l’aide d’un stylet
La durabilité exceptionnelle de ces tablettes d’argile, qui durcissaient rapidement sous le climat chaud de la Mésopotamie, explique leur préservation remarquable à travers les millénaires.
Les marques proto-cunéiformes sur la tablette de Kish reflètent une étape de transition entre un système d’écriture purement pictographique et le cunéiforme syllabique plus sophistiqué.
Une grande inscription cunéiforme trouvée sur le côté sud de la colline du château de Van, dans l’est de la Turquie . Crédit photo : Bjørn Christian Tørrissen (CC BY-SA 3.0).
La tablette de Kish aujourd’hui
Cet artefact inestimable est actuellement conservé au Musée d’Irak à Bagdad. Les passionnés d’histoire peuvent également admirer un moulage en plâtre au Musée Ashmolean de l’Université d’Oxford.
La tablette de Kish continue de fasciner les chercheurs et le grand public, nous rappelant le chemin parcouru par l’humanité dans le développement de la communication écrite. Elle reste un témoignage précieux de l’ingéniosité de nos ancêtres et de l’importance de l’écriture dans l’évolution des civilisations.
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